La légende du cocher de la mort [Arlon (Région Wallone / Belgique)]

Publié le 16 juillet 2022 Thématiques: Animal , Château , Cheval , Domestique | Serviteur , Messager de la mort , Mort , Nain , Noblesse , Punition , Tâche impossible ,

Château de Sterpenich
Château de Sterpenich. Source cirkwi.com
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Source: Harou Alfred / Revue des Traditions Populaires (1896) (moins d'1 minute)
Lieu: Château de Sterpenich / Arlon / Région Wallone / Belgique

Jadis vivait à Sterpenich un seigneur, peu compatissant et dur envers le petit monde. Certain jour, il fit appeler son coureur habituel et lui dit: « Tu vas porter cette lettre à son adresse, à vingt lieues d’ici, et tu me rapporteras la réponse avant la nuit. Il est bien entendu que tu feras la route à pied ».

L’infortuné messager se mit en route en pleurant, car il savait que ce que le seigneur exigeait de lui était irréalisable.

Chemin faisant, il fit la rencontre d’un nain conduisant un char, attelé de quatre chevaux blancs. Le nain, voyant le messager tout en nage, lui offrit de le prendre sur son char et de le conduire à destination. Inutile de dire que l’offre du nain fut aussitôt acceptée. Par ce moyen cette longue distance put être franchie, et avant la nuit le coureur rapportait la réponse à son maître.

Le seigneur, en apercevant son serviteur, ne put s’empêcher de s’écrier : « Il est impossible que tu aies déjà fait la course, tu me trompes, montre ta réponse ».

Le coureur, en présentant la lettre à son maître, répondit : je suis déjà de retour, je le dois à un nain qui conduisait un char attelé de quatre chevaux blancs et qui a bien voulu me conduire à destination ». – Oh! la bonne plaisanterie, reprit le seigneur, quel est ce nain ? – « Ce nain m’a dit qu’il était le cocher de la mort et qu’il viendrait, ce soir, vous prendre avec son char attelé de quatre chevaux noirs.

A ces mots le seigneur de Sterpenich chancela et tomba inanimé; la frayeur l’avait tué.

Le soir, en effet, le nain, conduisant un char attelé de quatre chevaux noirs, entre dans la cour du castel. S’étant dirigé vers la chambre mortuaire, il emporta le corps du défunt et depuis lors on ne le revit plus dans la contrée, pas plus que son funèbre équipage.

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Source: Siret, Adolphe / L'homme aux légendes - Récits du Limbourg et du Luxembourg (1859) (moins d'1 minute)
Contributeur: Fabien
Lieu: Château de Sterpenich / Arlon / Région Wallone / Belgique

Non loin d'ici, à Sterpenich, le château du seigneur est en ruines. Ce seigneur était tout-puissant, mais d'une cruauté qui épouvantait ses serviteurs et ses voisins. Un jour, il ordonna à un de ses gens d'aller porter une missive à Metz: or, il y avait vingt-cinq lieues à parcourir, et le maître voulait que son domestique rapportât la réponse le même jour et qu'il allât et revînt de pied. L'infortuné messager mit la lettre sur sa poitrine, fit le signe de la croix, et bien qu'il sût ne pouvoir faire ce que son maître demandait, il partit en courant; mais, sur la route, voilà qu'un char se présente à lui, attelé de quatre chevaux blancs et conduit par un nain qui offre poliment au messager de le conduire à Metz. Celui-ci accepte, part au galop des chevaux, remet sa lettre à qui de droit, en reçoit la réponse, et se trouve en face de son maître le même jour avant que la nuit ne fût venue.

– Seigneur, lui dit le messager, voici la réponse à la lettre que j'ai portée à Metz.
– Déjà, dit le tyran en brisant le cachet. Comment as-tu fait pour t'acquitter si vite de ta commission?
– Seigneur, en sortant de Sterpenich, j'ai trouvé un char, quatre chevaux blancs et un nain; ce sont eux qui m'ont conduit à Metz.
– Ah! je voudrais bien voir ce nain.
– Seigneur, il m'a prié de vous dire qu'il viendrait vous voir à la nuit, avec quatre beaux chevaux noirs.
– Très-bien, nous l'attendrons. A-t-il dit à quel seigneur il était attaché?
– Oui, seigneur; il m'a dit qu'il était le cocher de la mort.

Le sire de Sterpenich pâlit et tomba comme frappé de la foudre. La nuit, le nain arriva avec ses quatre chevaux noirs dans la cour du château et marcha droit à l'appartement du maître qui venait de mourir. Il emporta son corps, et c'est ainsi que la Providence délivra le monde et le village de Sterpenich d'un châtelain cruel.


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