La légende de la fée de la grotte de la Fâchée [Guillon-les-Bains, Pont-les-Moulins, Baume-les-Dames (Doubs)]

Publié le 27 février 2024 Thématiques: Bonne fée , Chasser d'un lieu , Fée , Grotte , Guérison , Origine , Origine d'un nom , Pierre | Roche , Pleurer , Punition , Source ,

Les anciens thermes
JGS25, CC BY-SA 4.0 , via Wikimedia Commons
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Source: Thuriet Charles / Traditions populaires du Doubs (1891) (moins d'1 minute)
Lieu: Grotte de la Fâchée / Baume-les-Dames / Doubs / France
Lieu: Les narines du Diable / Pont-les-Moulins / Doubs / France
Lieu: Ancien Thermes de Guillon-les-Bains / Guillon-les-Bains / Doubs / France

Jadis, une bonne fée avait établi son séjour dans la vallée du Cusancin. Elle s'était signalée par de nombreux bienfaits. Un jour, voulant combler la mesure de ses libéralités, elle dota Guillon d'une source qui guérissait toutes les maladies. Il suffisait alors de boire, dans le creux de la main, quelques gouttes d'eau de la fontaine qu'habitait la fée, pour renaître à la santé. Des cures merveilleuses se multiplièrent en ce temps-là. Mais, par malheur, des hommes avides voulurent usurper à leur profit la source bienfaisante. Ils s'emparèrent de la grotte modeste où vivait la fée ; ils captèrent les eaux salutaires et en firent un grand trafic dans un palais somptueux. Chassée ainsi de sa retraite, la bonne fée se retira, pour pleurer sur l'ingratitude et la cupidité des hommes, au sommet d'une montagne voisine, où elle versa tant de larmes qu'il en naquit une source amère, au pied du coteau, dans l'endroit le plus solitaire de la vallée. Les eaux filtraient lentement par une double excavation de rochers, auxquels un mauvais plaisant donna le nom de Narines du Diable. Ce nouvel outrage irrita la fée. Elle abandonna encore sa retraite en la maudissant, et alla se réfugier dans une grotte escarpée qui s'ouvre au flanc du mont Chatard, en face du village de Cour. Cette caverne, qui n'est que le frontispice d'un palais immense régnant dans l'intérieur de la montagne et inaccessible aux pas des plus téméraires humains, se nomme, depuis ce temps-là, la Grotte de la Fâchée. De cet endroit inabordable, la fée répandit sur la contrée autant de calamités qu'elle avait autrefois répandu de bienfaits sur les rives du Cusancin. Heureusement qu'elle ne s'est point obstinée à demeurer dans cette grotte, d'où elle jetait dans sa colère d'énormes blocs de rochers sur les voyageurs qui suivaient à ses pieds la route de Baume à Guillon. On peut voir encore aujourd'hui, au bord de la chaussée, et même jusqu'au milieu de la rivière du Doubs, les dernières pierres que lança la Fâchée, avant de quitter sans retour sa redoutable demeure.


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    Les anciens thermes - JGS25, CC BY-SA 4.0 , via Wikimedia Commons

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