Il y avait à Vercel, à l'extrémité de la rue de Jésus, en allant à Goux, une chapelle gothique, qui a existé jusqu'à la Révolution de 1789. Elle était située en face de la fontaine dite de Jésus, non loin d'un petit ruisseau qu'elle alimente en partie.
Avant son érection, cet endroit et tout le voisinage du côté des prés, étaient très marécageux, et le terrain, lors des grandes pluies surtout, y était mouvant et dangereux. La rue de Jésus n'existait pas encore; il y avait seulement, de ce côté, trois ou quatre maisons comprises dans le faubourg situé en dehors des murs du bourg et du château-fort des comtes de Neuchâtel, alors seigneurs de Vercel. La seigneurie de Vercel a en effet appartenu aux comtes de Neuchâtel depuis 1325 jusqu'en 1516.
C'était au commencement du XVe siècle, un chevalier pesamment armé, passant dans ce lieu pendant une nuit d'hiver, au moment d'une crue d'eau vit tout à coup sa monture s'enfoncer dans la vase et lui-même en danger de mort. Eperdu, loin de tout secours humain, il invoqua avec ferveur le saint nom de Jésus et promit de fonder en ce lieu une chapelle en son honneur s'il échappait à ce péril.
A peine avait-il fait cette promesse qu'il fut comme porté avec sa monture hors du marais et délivré de tout danger. Sa reconnaissance suivit de près son salut, car il s'occupa aussitôt de l'accomplissement de son voeu. Par ses soins on vit s'élever une jolie chapelle sous l'invocation du nom de Jésus, qu'il dota généreusement et pourvut d'un desservant.