La légende du geai de Saint Yves [Guémené-Penfao (Loire-Atlantique)]

Publié le 6 avril 2023 Thématiques: Animal , Chapelle , Impiété , Légende chrétienne , Oiseau , Pénitence , Punition , Saint | Sainte , Saint Yves ,

Chapelle Saint-Yves
Chapelle Saint-Yves. Source Google Street View
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Source: Sébillot Paul / Petite légende dorée de la Haute-Bretagne (1897) (moins d'1 minute)
Lieu: Chapelle Saint-Yves / Guémené-Penfao / Loire-Atlantique / France

Il ne fait pas bon se moquer des saints. Il y a jà nombre d'années, un homme du village de Pussac, situé, comme chacun sait, tout proche de la chapelle Saint-Yves, et que ses nombreux tours avaient fait surnommer le grand farçou (le grand farceur) déblatérait sans cesse contre le saint patron de la frairie, au grand scandale de ses voisins, et ne manquait pas de dire souvent entre autres museries (plaisanteries) aux gens dévotieux que, si saint Yves avait besoin qu'on veille si souvent à sa chapelle pour l'amuser, il trouverait bien lui, quelque jour, un bon moyen de le distraire. Mais notre homme était un fanfaron et son essai ne lui réussit guère. A quelque temps de là, en effet, ayant pris un jeune geai en revenant un soir de la foire de Fougeray, il n'eut rien de plus pressé, passant devant la chapelle, que d'y jeter, malgré ses cris, le malheureux oiseau en criant bien fort: « Tiens, saint Yves, toi qui n'as rien à faire, amuse te (toi) donc o (avec) cela! » Mais à peine le grand farçou avait-il prononcé son blasphème, que ses jambes refusèrent de le mener plus loin et que, saisi d'une fièvre ardente, il dut se faire porter chez lui par ses compagnons de route. Il ne fut guéri qu'en promettant réparation à saint Yves, et lorsqu'il lui porta en pèlerinage un oiseau de cire, qu'on vit encore longtemps depuis dans sa chapelle.


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