La légende de la jeune femme du sabbat de Crach [Nantes (Loire-Atlantique), Crac'h (Morbihan)]

Publié le 18 février 2025 Thématiques: Bruit , Fiancés , Jeune fille , Jeunes gens , Minuit , Mort , Nuit , Sabbat , Silence , Sorcière ,

Jeune fille filant de la laine
Jeune fille filant de la laine. Source Midjourney
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Source: Le Rouzic, Zacharie / Carnac. Légendes, traditions, coutumes et contes du pays (1912) (moins d'1 minute)
Contributeur: Fabien
Lieu: Une maison à Crach / Crac'h / Morbihan / France
Lieu: Une place à Nantes / Nantes / Loire-Atlantique / France

Un jeune homme de la commune de Crach devait se marier avec une jeune fille qui allait au sabbat. Un soir, il veillait à ses côtés dans l’écurie. Tout d’un coup elle resta immobile à son rouet, comme si elle était morte. Effrayé, il courut chercher du vinaigre pour lui frotter les tempes et de l’eau pour lui faire boire. Au bout d’une heure elle revint à elle en soupirant et en lui disant :
— C’est toi qui m’a fait du mal tout à l’heure. Oh ! je t’en prie, quand tu me verras ainsi, laisse-moi tranquille : ne me touche pas, je reviendrai bien toute seule.

Et elle lui expliqua que chaque soir elle devait aller au sabbat avec ses camarades, et que s’il voulait la voir, il pouvait venir le soir suivant, vers minuit, les voir danser dans un champ triangulaire près de la ville d’Auray.

Elle lui recommanda bien, par exemple, s’il venait, de ne rien dire.

Le soir venu, il n’osa pas aller seul et emmena avec lui un de ses camarades. Ils arrivèrent près du champ en question ; mais comme il n’était pas encore minuit, ils causèrent ensemble. Ils eurent beau attendre, ils ne virent rien.

En rentrant dans le village, les jeunes gens trouvèrent la jeune fille au travail, et elle leur reprocha leur bavardage, car à minuit sonnant ils étaient tous là, mais les entendant causer ils durent s’en aller.

Le fiancé voulut aller le soir suivant. Non, répondit-elle, ne vient pas ce soir, la soirée sera triste. Nous allons ensevelir une jeune femme de Locmaria-en-Plœmel, et tu ne pourrais pas entrer dans la maison.

Le lendemain matin, il trouva sa fiancée en pleurs. Il lui demanda la cause de son chagrin. Elle lui dit :
— La femme que nous voulions ensevelir hier soir, à minuit, s’est réveillée-pendant l’opération. En conséquence, l’un d’entre nous doit mourir à sa place.

A partir de ce jour, le jeune homme s’écarta de sa fiancée, et il se maria quelques mois après avec une autre fille.


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