La route de Carnac à la Trinité-sur-Mer traverse les marais du Quéric par une digue ayant une vanne appelée Pont-er-Gérek (le pont du Quéric). Là se tenait autrefois un revenant célèbre, dit Spontaill-er-Gérek.

Il se présentait sous différentes formes, tantôt comme un homme, souvent comme un chat, comme un buisson de feu, mais surtout comme un lièvre. Il apparaissait et disparaissait toujours aux mêmes endroits. Souvent il s’engouffrait sous le pont de la vanne. Certaines personnes ne le voyaient pas, mais l’entendaient fort bien. Il sortait et rentrait aussi parfois dans l’escalier du sentier du Quéric.

Il ne faisait de mal à personne, mais malheur à ceux qui essayaient de le prendre ou de le frapper, ils étaient sûrs d’être jetés dans les marais ou dans les buissons de lande du voisinage, d’où ils ne se relevaient jamais seuls.

Ce spontail était l’âme d’un homme du voisinage qui accomplissait sa pénitence pour quelques péchés qu’il avait commis sur la terre, et qui ne lui avaient pas été pardonnés ; aujourd’hui sa pénitence est terminée, on ne le voit plus.

Un menuisier de Carnac, travaillant à la Trinité, rentrait tous les soirs chez lui ; il a entendu à plusieurs reprises, à cet endroit, les pas d’un homme qui le suivait, mais ne l’a jamais vu.