En 1636 ou 1637, le bruit se répandit de l'arrivée des hordes suédoises et jeta l'alarme dans le val de Vennes. On se hâta de conduire les troupeaux dans les lieux déserts des Erranges, Cernençot et Bief-Géméney. On cacha les femmes, les vieillards et les enfants avec les approvisionnements en denrées, dans les Grottes du Lançot sous les voûtes caverneuses du Maurepos.
« Morpeau, en face de Château-Neuf fut toujours, dit une tradition, l'asile de tout être craignant la lumière, esprit ou corps, mâle ou femelle. C'était notamment au milieu du XIVe siècle, le réceptacle de Folleteau, le roi des esprits de la contrée, de Folleteau avec ses griffes, ses ongles et ses ergots; des spectres aux os décharnés; des fées à la baguette de coudrier; des chauves-souris aux ailes putrides; des revenants aux suaires sanglants; des sorciers passant par le trou des serrures; de la Dame-Verte traînant son drap blanc et d'un diable appelé le Noireaud. C'est de là qu'à certaines heures de la nuit, cette infinité de monstres de la terre, des airs et de l'enfer, sortait pour errer sous les tours maudites du manoir féodal, alors que l'homme du guet, grelottant au pied de la Male-Tour entendait les gémissements d'une infortunée captive. Clotilde, chaste et belle châtelaine, que jamais souillure n'avait flétrie, avait été victime d'une accusation calomnieuse. A force d'avoir pleuré, ses yeux brûlants ne pouvaient plus répandre de larmes. Tout espoir étant perdu pour elle ici-bas, elle mourut après avoir bien des fois répété d'une voix plaintive:
Les hommes valides défendirent Châtel-Neuf; mais en vain. L'ennemi lui-même fit subir au lâche gardien qui livra les clefs de la forteresse le châtiment de sa trahison; il fut cloué à la porte par les oreilles, et brûlé avec le château. Le village tout entier avait été détruit par les flammes et ne se releva qu'avec peine de ses ruines, lorsque, l'ennemi s'étant éloigné, les habitants des Grottes du Lançot et de Maurepos purent enfin sortir de leur retraite.