La légende des Saints Férréol et Ferjeux [Besançon (Doubs)]

Publié le 21 juillet 2024 Thématiques: Annonce de malheurs , Céphalophore , Christianisation , Décapitation , Décapité , Grotte , Légende chrétienne , Martyre , Meurtre , Mort , Protection , Romain , Saint Ferjeux , Saint Ferréol , Saint | Sainte ,

Ferréol et Ferjeux
Arnaud 25, CC BY-SA 4.0 , via Wikimedia Commons
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Source: Thuriet Charles / Traditions populaires du Doubs (1891) (moins d'1 minute)
Lieu: Arènes de Besançon / Besançon / Doubs / France
Lieu: Basilique Saint-Ferjeux / Besançon / Doubs / France

Avant la conquête des Gaules par Jules César, notre pays pratiquait la religion druidique. Après la conquête, les Romains y introduisirent le paganisme, de sorte qu'à cette époque, nos aïeux étaient plongés dans les ténèbres d'une double idolâtrie. La corruption des mœurs romaines vint encore ajouter l'égarement des sens à l'égarement de l'esprit. Quand un peuple arrive à ce degré de perversion, il meurt, où, par un des effets de sa toute-puissance, Dieu le régénère.

Vers la fin du II° siècle de notre ère, deux jeunes prêtres étrangers, Ferréol et Ferjeux, envoyés par les évêques de Smyrne et de Lyon, vinrent à Besançon pour y prêcher l'évangile. Vesontio était alors un municipe où le préfet romain Claudius exerçait un pouvoir presque absolu. Les deux apôtres établirent leur chaire et leur autel dans une grotte voisine de Besançon. D'abord ils attirèrent à eux quelques habitants des campagnes qu'ils convertirent à la nouvelle doctrine. Bientôt l'épouse elle-même du gouverneur Claudius est initiée et consent à recevoir le baptême. Claudius apprend cet envahissement du christianisme dans sa propre maison. Il réprouve la conduite de son épouse et se venge par une persécution cruelle. Les saints martyrs sont étendus sur un chevalet; des pointes aiguës sont plantées dans leurs pieds, dans leurs mains, dans leur poitrine, sur leur tête. On leur arrache la langue et voilà que, de leur bouche vide et sanglante, ils parlent encore. Enfin, on leur tranche la tête. Ces choses se passèrent le XVI des calendes de juin de l'an de Jésus-Christ 212. La tradition rapporte encore, et nos pères ont cru, qu'après leur supplice, les deux corps des martyrs se relevèrent; que, prenant dans leurs mains leurs têtes sacrées et lumineuses, ils sortirent lentement de l'amphithéâtre, au milieu du peuple éperdu, et regagnèrent la grotte qui avait été leur sanctuaire, et qui leur servit de sépulcre. Toutes les pierres qu'ils foulèrent dans ce suprême voyage ont conservé jusqu'à nos jours la trace sanglante de leurs pas. Chaque fois que Besançon est menacé de quelque malheur, les corps des deux apôtres martyrs sortent de leur tombe miraculeuse pour venir, un flambeau à la main, parcourir les rues de cette ville, qu'ils protègent toujours.


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