La légende de la fontaine de Saint-Bandry [Montgobert, Saint-Bandry (Aisne)]

Publié le 22 juillet 2024 Thématiques: Baton , Légende chrétienne , Miracle , Origine d'une source , Saint Bandry , Saint | Sainte , Source ,

Saint plantant son baton dans le sol
Saint plantant son baton dans le sol. Source Dall-E 3
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Source: Poquet, Alexandre / Les légendes historiques du département de l'Aisne (1879) (2 minutes)
Contributeur: Fabien
Lieu: Fontaine Saint-Bandry / Montgobert / Aisne / France
Lieu: Fontaine Saint-Bandry / Saint-Bandry / Aisne / France

Nous lisons dans la légende de Saint Bandry, que ce prélat intègre et aumônieux, qui ne sut jamais flatter les vices des grands, fut calomnié auprès de Clotaire, roi de Soissons; et que, malgré ses rares qualités, il fut forcé de s'exiler et de chercher un asyle dans un couvent d'Angleterre, où il vécut ignoré et employé en qualité de jardinier pendant sept ans.

Rappelé dans son diocèse à la suite d'une épidémie qui désolait le Soissonnais, il revint en triomphe et fut reçu à son arrivée aux acclamations de tout un peuple. La foule se porta au devant lui jusqu'à la forêt, dit Dormay, d'autres disent jusqu'au village d'Arethèse, aujourd'hui Saint-Bandry à 13 kilomètres de Soissons. L'auteur de la chronique ajoute que comme la chaleur était intolérable et que nul cours d'eau ne se trouvait en cette campagne, le Saint s'était mis en prière; puis enfonçant, en ce lieu, son bâton pastoral dans la terre, il en fit jaillir, à la suite de son oraison et au signe de la croix, une source si abondante et si large qu'elle suffit à désaltérer toute cette multitude. L'historien du Valois prétend que cette fontaine suffit encore aux besoins des habitants de ce village qui, à l'occasion de cet événement, a changé son nom d'Arethèse en celui de Saint-Bandry qu'il porte aujourd'hui. C'est aussi l'opinion des auteurs de la Gallia christiana, du Bréviaire de Soissons et d'Henri Martin qui se prononcent en faveur du village de Saint-Bandry comme lieu de rencontre.

Cependant, il n'est pas certain que le lieu où arriva le prodige soit Arethèse, malgré les présomptions qui militent en sa faveur, malgré surtout son voisinage de la forêt et sa situation près de la chaussée romaine qui allait de Senlis à Soissons, par les plateaux qui le dominent. La raison de ce doute vient de ce que l'endroit de la rencontre de l'évêque exilé avec son peuple est désigné dans la légende sous le nom d'Aiditius, que les Hagiographes ont traduit par Aisdin et Audin. De Beaufort, écrivain soissonnais, qui avait fait de nombreuses recherches à ce sujet, veut que ce lieu arrosé par une fontaine soit situé dans la forêt de Retz entre Vauldreux, Vallem Edinarum, et la chapelle Mentard Metairicam, entre la ferme de Chavigny et Montgobert.

Cette opinion s'appuie encore sur ce que cette chapelle possédait une statue de Saint-Bandry en costume de jardinier et sur ce que tous les ans, le lendemain de la Pentecôte, les habitants d'Arethèse s'y rendaient en pèlerinage ainsi qu'à la fontaine dont il vient d'être question. Il est encore vrai que dans une charte de l'abbaye de Longpont de 1183, il est fait mention d'une voie qui passait par Aisdin a via de Aisdinis quæ est juxta campos Caviniaci et ducit Suessionem. Dans une note, page 4, le chroniqueur de l'Abbaye, Muldrac, ajoute que des étangs ou viviers sont alimentés par une fontaine communément appelée la fontaine de Saint-Bandry, et dont les eaux abondantes coulent jusqu'au hameau de Chavigny.

D'un autre côté il existe au village de Saint-Bandry, une fontaine dite de Saint-Blaise où l'on va, dit-on, tremper des linges pour les malades. C'est sans doute cette source qu'on a pris pour celle de Saint-Bandry par une substitution de nom comme cela est arrivé pour Arethèse, qui échangea aussi sa vieille appellation celtique contre une dénomination nouvelle.


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