Un servant qui s'enterre. — Sur les [...] monts de Villars, au pré Cochard, il y avait un fameux trou, comblé aujourd'hui, mais visible encore on le nomme le trou du Lindaz ou de Lindard (de lenn, prétend le doyen Bridel, qui signifie étang, mare). On l'appelle aussi la Pacoresse (de pacot sans doute, terrain boueux). La tradition affirme que ce trou, autrefois très profond, « se serait fermé dans la nuit dans laquelle mourut le dernier rejeton mâle de la noble famille de la Tour, jadis fort puissante, et que ce fut par ce trou que son esprit familier rentra dans la terre pour s'y cacher. » En 1832, cette croyance était populaire. Aujourd'hui, on raconte encore que, -- par malice et pour chicaner les femmes, qui, plus bas, font leur lessive ou lavent à la fontaine, entre dix et onze heures, leurs épinards, -- c'est lui qui trouble la source provenant du Lindard. Il se permettait de dessiner des croix mystérieuses sur le dos des bêtes ou sur les portes des écuries. Dans les granges, il faisait des farces de toute sorte ; à l'étable, il liait deux génisses ensemble au même licol ou même se mêlait de les traire sans permission. A l'heure qu'il est, il serait bel et bien, dit-on, prisonnier dans cet entonnoir encombré.
La légende du lutin du trou de Lindard [Montreux (Canton de Vaud / Suisse)]
Publié le 29 septembre 2023 Thématiques: Grotte , Jouer des tours , Lavandière , Lutin , Mort , Prisonnier , Troupeau ,
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Source: | Cérésole, Alfred / Légendes des Alpes vaudoises (1885) (moins d'1 minute) |
Lieu: | Trou de Lindard / Montreux / Canton de Vaud / Suisse |