La légende du lutin renard des Martines [Château-d'Œx (L'Étivaz),(Canton de Vaud / Suisse)]

Publié le 24 novembre 2023 Thématiques: Animal , Défi , Jouer des tours , Lutin , Renard , Transformation , Transformation en animal ,

Les Martines
Les Martines. Source Google Street View
ajouter aux favoris Ajouter une alerte en cas de modification augmenter la taille du texte reduire la taille du texte
Source: Cérésole, Alfred / Légendes des Alpes vaudoises (1885) (moins d'1 minute)
Lieu: Lieu-dit "Les Martines" / Château-d'Œx (L'Étivaz) / Canton de Vaud / Suisse

Un des plus fameux servants de notre vallée, m'écrit M. J. H. le 1er juillet 1882, et aussi un des plus malins, était celui des Martines, maison située près de la nôtre.

» Son caractère était des plus moqueurs. Dans l'obscurité des galetas (refuge de l'esprit), c'étaient des éclats de rire étranges qui se faisaient entendre. On l'apercevait sous diverses formes, tantôt animal, tantôt fantôme; il semblait s'amuser de la terreur qu'il inspirait.

» Un homme de Château-d'Ex, passant pendant la nuit devant la maison, qui devait être inhabitée dans ce moment-là, fut fort étonné de voir briller une lumière à l'une des chambres supérieures. Il appuya doucement une échelle contre la muraille pour savoir ce qu'on y faisait. Que vit-il ?.. un renard assis qui filait tranquillement sa quenouille, à la lueur d'une petite lampe et qui le narguait par des grimaces comiques.

» Un autre individu se trouvant à l'affût près de la grange, à l'heure de minuit, le vit sous la même forme, celle d'un renard qui passait. Pendant que le chasseur le visait, l'animal vint droit sur lui, en grossissant toujours plus et en dépassant à la fin la taille d'un cheval. Le fusil tomba de ses mains. Le coup partit; la vision s'évanouit, laissant le chasseur terrifié et son fusil en pièces.

» Plusieurs personnes m'ont aussi affirmé l'avoir vu dans diverses circonstances, et ma mère me racontait qu'étant jeune fille, on lui avait donné cinq batz pour aller à minuit crier une injure au servant dans le galetas des Martines et qu'elle en était revenue saine et sauve, mais « avec une rude frayeur ».


Partager cet article sur :