La légende de la biche de Sainte Salaberge [Laon (Aisne)]

Publié le 23 février 2024 Thématiques: Animal , Biche , Guérison , Légende chrétienne , Miracle , Orage , Sainte Salaberge , Saint | Sainte , Source ,

Une jeune femme et une biche
Une jeune femme et une biche. Source Midjourney
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Source: Poquet, Alexandre / Les légendes historiques du département de l'Aisne (1879) (moins d'1 minute)
Contributeur: Fabien
Lieu: La Moncelle / Laon / Aisne / France

Les femmes et surtout les saintes occupent une grande place dans les temps primitifs de notre histoire. Aussi quand on remonte à ces époques lointaines, il n'est pas rare de rencontrer des traditions empreintes d'une douce et charmante naïveté. Témoins celles qui se rattachent à la Moncelle, petit mamelon aujourd'hui couronné de bois et situé à l'extrémité orientale du village d'Ardon; mais servant autrefois de jardin potager à la communauté qu'avait fondé à Laon sainte Salaberge, sur l'emplacement de la préfecture actuelle.

Il y avait aussi anciennement à la Moncelle une petite chapelle et une fontaine alimentée par quelques légers filets d'eau qui serpentaient ça et la sur le haut du monticule et à laquelle on venait en pèlerinage. On buvait de son eau dans l'espoir d'être guéri de la fièvre et d'être préservé du fléau des orages. Nous devons ajouter que cette confiance était appuyée sur un fait assez curieux. On se rappelle que la Sainte visitant un jour la Moncelle, un orage terrible survint tout à coup et que Salaberge, saisie de frayeur, vit une biche épouvantée venir se réfugier à ses pieds pour lui demander aide et protection. Depuis ce doux animal ne l'avait plus quittée. Il paraît même qu'on lui avait attaché au cou une petite sonnette et que tous ceux qui buvaient dans cette sonnette de l'eau de la fontaine étaient guéris de la fièvre paludéenne, si commune autrefois dans ces terrains marécageux et malsains.

Il y a quelques années les habitants d'Ardon s'honoraient en rebâtissant une nouvelle chapelle sur les ruines de l'ancienne. C'est un édicule simple, mais gracieux, construit en pierre de Colligis. Grâce à des travaux d'aménagement, on a pu y conduire à l'intérieur l'eau bienfaisante qui, par suite du boisement du monticule, s'était perdue ou plutôt avait filtré à la suite des racines des arbres jusque sur un ban de glaise à 8 mètres de profondeur.


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