Quand on dirige ses pas en arrière du vieux château de Dieppe, sur cette pelouse verdoyante qui domine la mer, on rencontre les traces d’une vieille citadelle démolie par les ordres de Louis XIV. Cette citadelle avait dû prendre la place d’anciennes habitations et, à des époques très reculées, le plateau avait dû voir des races contemporaines de celle qui habitait la cité de Limes.
Les deux plateaux entre lesquels la ville est assise ont dû se regarder d’un oeil jaloux, comme cela se pratique entre voisins, si bien que leurs légendes doivent être nées dans des conditions de rivalité. Si, dans la cité de Limes, les fées étaient malfaisantes, par opposition, elles devaient être favorables sur le plateau qui faisait face à cette cité.
C’était une bonne fée que rencontrait le père Rhée, cultivateur et pêcheur, lorsqu’il descendait, pour se rendre à la mer, le petit sentier conduisant du plateau vers la vallée de la Scie.
Près d’un tournant du sentier, là où l’on voit encore quelques arbrisseaux aux formes bizarres et inclinées par les rafales, la fée se présentait : – Bonsoir, père Rhée, disait-elle – et le père Rhée allant visiter ses filets les trouvait toujours pleins de poissons.