Le Trifels [fut] la résidence de prédilection de l’empereur Frédéric Barberousse, dont la mémoire est restée bien vivace dans les souvenirs des populations du Palatinat.
La légende le fait revivre tous les soirs dans une grotte des environs. Revêtu de ses ornements impériaux, il y tient sa cour comme autrefois, entouré de ses fidèles chevaliers et de ses ménétriers. Dans une majestueuse immobilité, il est assis à une table de pierre, que sa longue barbe argentée par la suite des siècles a traversée de part en part, et il tient en main un hanap.
Maintes fois, la nuit, quand aucun souffle ne trouble l’air, le berger égaré au milieu de ces sombres ruines, a pu entendre, en collant l’oreille contre la muraille, la barbe du grand empereur pousser à travers la pierre.
D’après une autre légende, il trône en sa superbe salle de marbre blanc, dans le château même, au milieu de ses grands dignitaires; et le profond silence qui règne dans cette brillante assemblée, indique seul que les personnages dont elle se compose ne sont plus du monde des vivants.
Il est, en effet, établi que Frédéric Barberousse disposa au Trifels une salle de marbre, et on croit avoir reconnu qu’elle se trouvait sur l’emplacement aujourd’hui occupé par le signal trigonométrique.
Une variante de cette légende assigne comme séjour à Barberousse une caverne du Kyffhæusser, au fond de la Thuringe. Il n’est pas mort, il sommeille seulement, prêt à se réveiller pour se mettre à la tête de ses légions, le jour où la patrie serait en danger.