Près de Nennig, une petite élévation de terre est appelée le “Wichtelknäppchen” (le monticule des lutins).

Un jour, une femme y apportait le dîner à ses gens le samedi de la kermesse.
Mais le gâteau qu’elle avait sorti du four à peine une heure plus tôt embaumait si fort que l’odeur monta droit au nez des lutins, qui sortirent de leur trou sous terre en criant :
« Madame ! Donne-moi un gâteau ! Donne-moi un gâteau ! »

Mais les femmes de Nennig étaient déjà à l’époque aussi vives et piquantes que de nos jours.
Alors la femme se retourna sur ses talons et répondit :
« D’abord, vous ferez bien de nous inviter à votre fête de lutins, au lieu de quémander à notre kermesse !
Quand est-ce que vous célébrez, vous ? »

Cela fâcha énormément les lutins, car ils faisaient beaucoup de bien dans la région, et on ne les revit jamais.

Quant à la femme, elle disparut aussi ; mais, les nuits de pleine lune, on peut encore la voir passer, portant son panier…
…tandis que les lutins dansent en rond sur la colline, au clair de lune, en chantant avec moquerie :
« Donne-moi un gâteau ! Donne-moi un gâteau ! »

(Raconté par N. Gaspar)