Un jeune homme de Segelsem recherchait une jeune fille. On l'avertit de ce que celle-ci et sa mère étaient des sorcières !
« Je le saurai bien ! » se dit-il.
Le soir suivant, il se rendit chez sa bonne amie et enfin fit semblant de dormir.
« Minuit approche! » dit la mère.
La fille secoua son amant, mais ne parvint pas à l'éveiller : il ronflait!
« Il dort bien! » dit-elle.
"Nous devons cependant partir pour l'Allemagne; laissons-le dormir; nous l'éveillerons au retour. »
Les deux femmes prirent, dans une armoire, une petite boîte et s'enduirent le corps d'un onguent magique.
« A travers la cheminée, au-dessus des arbres, au-dessus de tout dirent-elles.»
Et elles s'envolèrent par la cheminée.
Le jeune homme avait tout vu; il prit aussi la petite boîte, s'enduisit d'onguent et s'écria :
«A travers la cheminée, à travers les arbres, à travers tout !»
Le malheureux avait oublié les paroles exactes.
Aussi, le voilà traversant la cheminée, les bois, les haies, tout!
Il était joliment arrangé à son arrivée en Allemagne.
Il y trouva la mère et la fille.
Celle-ci lui dit qu'il ne pouvait rester en ce lieu, qu'il devait retourner chez lui, tout de suite.
« Pas comme je suis venu! » répondit-il; « j'ai trop souffert!»
Elle lui donna un bouc.
Mettez-vous là-dessus, » dit-elle, « et dites: au-dessus des arbres, au-dessus des maisons, au-dessus de tout!... Mais après plus un seul mot!»
Il le fit et le dit.
Et le bouc galopa au-dessus des maisons et des églises, au-dessus des arbres et des prairies, au-dessus de tout!... Quelle course, quelle course!...
Enfin ils arrivèrent près d'une eau très, très large et le bouc sauta au-dessus.
« Hé! voilà un saut!» s'écria le jeune homme. Mais au même instant, le bouc disparut.
Et le jeune homme se trouva en pays inconnu.
Et s'il n'est pas retourné chez lui, il y est encore !