Saint Géry réforma les mœurs du clergé – hélas! que de fois on a dû le faire! – et voyant que sur le mont des Bœufs, colline d'un faubourg de Cambrai, on adorait encore les faux dieux Odin, Teutatès, Hésus et autres, il résolut de les détruire. C'était très hardi pour un homme que d'entreprendre pareille chose. Mais les dangers n'auraient pu faire hésiter Géry. Il partit.
Ce que voyant, les druides, qui tenaient à leurs dieux comme Géry au sien Géry ne pouvait pas comprendre, firent tant et tant que leurs divinités suscitèrent la venue, dans le pays, d'un dragon chargé de défendre leurs autels. Géry ne voulut pas reculer pour si peu de chose. Il attaqua le dragon, le renversa et lui tordit le cou comme à un vulgaire poulet. Car c'était un homme fort et craignant Dieu.
C'est pourquoi les chanoines de Saint-Géry ont toujours eu un dragon dans leurs armes et en portaient un autre dans leurs processions. Et, à la place de l'autel des druides, Géry fit élever une église qu'il dédia à saint Médard.