Dans la Mardelle-Sainte, près de Sainte-Fauste, est enterrée la sainte qui a donné son nom à la commune, Voici dans quelles circonstances :
Le corps de Fauste était, depuis un temps immémorial, conservé dans l’église paroissiale, quoique les moines de l’abbaye de la Prée aient prétendu avoir possédé, eux aussi, ces reliques miraculeuses. Tentés sans doute par le démon, des dévots d’une localité voisine forcèrent les portes de l’église au milieu de la nuit et ne craignirent pas de ravir le précieux trésor. Tout alla bien jusqu’à la limite de la paroisse: à cet endroit, les bœufs qui traînaient la charrette sur laquelle avait été déposée la châsse de la sainte, refusent d’avancer ; rien n’y fait, ni menaces, ni coups d’aiguillon. Alors les ravisseurs se décident à charger les reliques sur leurs propres épaules ; mais, à peine les ont-ils touchées, qu’ils sont tous frappés de douleurs atroces. Perdus, affolés, ils s’enfuient en poussant des cris lamentables, et la Sainte, se relevant, va d’elle-même s’ensevelir au fond de la mardelle.
Depuis ce jour, tous les lundis de la Pentecôte, une affluence considérable de pèlerins accourt chaque année vers la Mardelle-Sainte chercher un remède à ses maux. En outre de ce pèlerinage annuel on y fait, pour la guérison des douleurs, des neuvaines efficaces qui doivent être exécutées à jeun, le vendredi, pendant trois semaines de suite. La neuvaine finie, on dépose son offrande au pied de la croix plantée au bord de la Mardelle, on se rend à l’église faire brûler un cierge devant la statue de la patronne, et l’on s’en retourne complètement guéri.