Sur le territoire de Gondenans-les-Moulins, paroisse de Cuse, il existe, au sud est du village, entre le ruisseau et la route qui côtoie le flanc du mont Pizolet, un monticule couvert de broussailles au sommet duquel s'élève une chapelle antique appelée le Père Eternel. Dans cette petite église restaurée en 1618 (comme on le voit par cette inscription gravée sur une pierre polie, à droite du sanctuaire : « DOMINUS JOA. NICOLIN PBR PRIOR PRIORATUS DE CALCE ET CO NOMINE PARTIM HUJUS PAGI DNS TEMPORALIS ET SOLUS HUJUS ORATORII COLATOR, QUOD PROPIIS SUMPTIBUS A FUNDAMENTIS RESTAURARI CURAVIT, ANNO 1618) », il y a sur l'autel une statue rustique représentant le Père Eternel, avec une longue barbe blanche.
La tradition locale rapporte qu'autrefois on avait voulu transférer dans l'église paroissiale de Cuse cette image, objet de la vénération populaire, et que, le lendemain de sa translation, elle avait disparu et était retournée d'elle-même sur le monticule de Gondenans-les-Moulins, où d'ancienneté, elle avait été honorée d'un culte public.
Ce fut, dit-on, en mémoire de ce merveilleux évènement, commun à plusieurs localités de notre province (Vitreux, Cusance, Remonot, etc.) que l'on bâtit la chapelle qui existe encore aujourd'hui à la place d'un oratoire très ancien tombé en ruines. Les habitants de Gondenans n'ont pas cessé depuis d'honorer en ce lieu le Père Eternel, et quoique la paroisse de Cuse ait saint Pierre pour vocable, le village de Gondenans-les-Moulins célèbre toujours sa fête patronale le dimanche de la Trinité.