Dans l’ancienne prairie du château de Contern, aujourd’hui appelée Hënfespeich, se trouvait il y a environ quarante ans un vieux et grand poirier, dont les branches moussues étaient parsemées de nombreux gui étincelants.
Non loin de cet arbre, on pouvait encore voir les ruines d’une ancienne maison.
Dans la tradition populaire, cet arbre était appelé « l’arbre des dames » (Herenbaum).
À minuit, on entendait parfois à Contern une musique enchanteresse flotter dans les airs, venant du côté du « Knäppchen » jusqu’au vieux château, pour se poser dans la cime de l’arbre des dames.
Parfois, la musique semblait aussi venir de Syren, en traversant le Gröndel, situé tout près de Contern.
Alors, les habitants du village s’écriaient :
« Écoutez ! Ce sont les dames. Elles se rassemblent autour de l’arbre pour danser et s’adonner à leurs plaisirs défendus. »
Un jour, au beau milieu de leurs ébats sauvages, elles furent surprises par un violent orage.
Elles s’enfuirent alors dans un vacarme épouvantable, en hurlant et sifflant, en direction de Dalheim.
Mais à l’approche de ce village, les cloches se mirent soudain à sonner.
Alors, la meneuse du groupe s’écria :
« À Mondorf ! À Mondorf ! Car à Dalheim, les chiens aboient déjà ! »
J. Prott, curé


