L'église d’Angles est une oeuvre attribuée aux fées. Quand on visite la crypte, on aperçoit à gauche, dans la direction du nord, une porte aujourd'hui murée, qui communiquait à un souterrain-refuge, dont les couloirs et les salles, avec leurs tubulures cylindriques, pour y faire arriver l'air, existent encore en partie, sur une ligne de 4 à 500 mètres. C'est là, dit-on, qu'elles habitaient.
La tour de Moricq est, avec l'église, leur chef-d'oeuvre dans le pays. Haute, large et longue de 14 mètres 70, on lui donne la même profondeur en terre. On prétend que les fées portèrent en trois dornées tous les matériaux nécessaires à sa construction. On dit également qu'un trésor est renfermé dans un coffre en cuivre jaune et caché dans l'enceinte de la tour, et qu'on ne peut le trouver qu'au moment du Sanctus de la messe de minuit. Les sorciers assurent qu'il est encore intact, malgré les recherches assez souvent répétées que l'on a faites à cette heure solennelle.
Pour comprendre les déceptions auxquelles il a donné lieu, il est bon de savoir qu'un trésor, d'après la tradition locale, appartient tantôt à l'âme qui l'a enfoui et tantôt à l'esprit malin. L'âme en jouit cent ans, le malin cinquante, parce qu'il compte les jours et les nuits. Il est impossible de s'emparer du trésor quand le malin en est le maître. On ne peut espérer de le rencontrer, que lorsque la possession en est acquise à l'âme, et, encore, la chose n'est pas sans difficultés !