La légende des templiers du Mont Roti [Bavelincourt (Somme)]

Publié le 19 avril 2023 Thématiques: Abbaye | Monastère , Agression sexuelle , Fleuve | Ruisseau | RIvière , Jeune fille , Lieu hanté , Mort , Origine de bruits , Suicide , Templier ,

Mont roti
Mont roti. Source Google Street View
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Source: Carnoy E. Henry / Littérature orale de la Picardie (1883) (2 minutes)
Lieu: Mont Roti / Bavelincourt / Somme / France

Près de Beaucourt, village situé à une douzaine de kilomètres d'Amiens, se trouvait autrefois, à ce que racontent les paysans, un couvent de chevaliers de la Croix-Rouge, autrement dit un couvent de Templiers. Il était bâti une petite colline nommée aujourd'hui le Mont-Rôti. A ce couvent sont rattachées les deux sur légendes suivantes, fort populaires à Beaucourt et dans les environs:

Du temps des moines à la Croix-Rouge, lorsqu'une jeune fille d'un des villages dépendant du couvent désirait se marier, elle était tenue de passer quinze jours dans le monastère des Templiers. C'était, disaient ces derniers, pour qu'elle pût y apprendre la tenue du ménage, la cuisine et aussi les devoirs de la femme envers son mari. Dès que les jeunes filles s'étaient rendues au couvent, les chevaliers de la Croix-Rouge n'avaient rien de plus pressé que de les faire servir à satisfaire leurs passions et, malgré les larmes et les protestations des malheureuses jeunes femmes, elles devaient passer par les volontés de leurs maîtres et seigneurs. Les quinze jours écoulés, on renvoyait les fiancées à leur famille et la plupart n'osaient rien rapporter de ce qui leur était arrivé chez les Templiers. Mais plusieurs d'entre elles, à peine échappées des mains des moines, n'avaient pu supporter leur déshonneur et étaient allées se précipiter dans une petite rivière passant près de là, dans l'Hallue.

Bien souvent on peut entendre des gémissements, la nuit, dans la vallée de l'Hallue ou sur le Mont-Rôti; ce ces jeunes filles qui reviennent pleurer au lieu qui vit leur mort et leur déshonneur.


Le soir, dans le bois de Beaucourt ou sur le Mont-Rôti, les passants attardés entendent de longs gémissements et des cris confus de rage et de désespoir. On raconte que ce sont les chevaliers à la Croix-Rouge qui reviennent chaque nuit pleurer dans ces bois les crimes commis sur les jeunes filles et tous leurs attentats inconnus. Ils doivent ainsi rester jusqu'à la fin du monde.

Parfois aussi on entend un bruit de pas, de feuilles froissées, de branches violemment écartées, de galop insensé, de cris, de sanglots, de hurlements, et si la lune est dans son plein, on aperçoit des milliers de fantômes, vêtus d'une longue robe rouge de sang, poursuivis par une troupe de jeunes filles échevelées, vêtues de longues robes blanches; les fantômes, épouvantés, s'enfuient à travers les taillis, toujours poursuivis par les spectres, qui ne sont autres que ceux des jeunes filles qui, autrefois, se noyèrent de désespoir dans l'Hallue quand les Templiers leur eurent fait violence.


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