[…] Le polissoir d’Assevillers est sous le vocable de saint Martin, et l’eau qui séjourne dans les excavations de la pierre a des propriétés curatives non en faveur des hommes, mais en faveur des chevaux. En voici la description et les légendes qui s’y rattachent :
La pierre de Saint-Martin se trouve sur la gauche et tout près du chemin qui va d’Assevillers à Flaucourt, en face du lieu dit les Proyes. Sa position, par rapport à Assevillers, est nord-est et à environ 1 kil. sur un point culminant dominant le vallon qui descend vers la Somme.
Elle porte deux grandes cuvettes, trois rayures profondes et un bassin naturel ayant dans sa plus grande longueur (0m80 sur 0m25 de largeur et une profondeur de 0m40. Les cuvettes, les rayures et le bassin naturel seraient, d’après la tradition, l’empreinte du train de derrière du cheval de saint Martin. Le saint a dû soutenir à cet endroit une lutte terrible contre le diable pour que son cheval, en se cabrant, laissât sur la pierre des empreintes aussi vives.
Les vieux du village disent encore que saint Martin, quand il passait par là, faisait boire son cheval dans l’excavation naturelle creusée au milieu de la pierre, sorte d’auge dans laquelle il y a presque toujours de l’eau de pluie. C’est alors que cette eau a acquis la propriété de guérir les chevaux atteints de tranchées ou de coliques intestinales.
Aujourd’hui la pierre de saint Martin a beaucoup perdu dans la croyance populaire : jadis, il suffisait de faire boire au cheval malade quelques gorgées d’eau, après qu’il avait tourné trois fois autour de la pierre, pour qu’il s’en retournât guéri.