La légende du pont des Laminaks [Licq-Athérey (Pyrénées-Atlantiques)]

Publié le 11 octobre 2022 Thématiques: Âme , Âme du premier passant , Amour , Animal , Chant du coq , Construction , Construction de pont , Construction inachevée , Coq , Jeune fille , Laminak , Lutin , Pont , Reveil du coq , Ruse ,

Pont des Laminaks
Pont des Laminaks. Source Jean Michel Etchecolonea via Wikimedia CC3.0
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Source: Vinson Julien / Le folk-lore du Pays Basque (1883) (moins d'1 minute)
Lieu: Pont des Laminaks (ou Pont du Licq) / Licq-Athérey / Pyrénées-Atlantiques / France
ATU: 810A*: Le prêtre et le diable

Les gens de Licq avaient depuis longtemps besoin d'un pont. Mais personne n'osait entreprendre ce travail, parce que l'endroit était mauvais.

Un beau jour ils décidèrent qu'il fallait donner ce pont à faire aux Lamignac. On les appelle au pays, et on leur dit l'extrémité où l'on se trouvait réduit. Les Lamignac promettent de faire le pont en pierres de taille, pendant la nuit du lendemain, avant que le coq ait chanté, mais à condition qu'on leur donne ce qu'ils se proposent de demander. Les gens de Licq leur dirent : « Que demandez-vous donc ? » Les Lamignac répondirent : « Nous demandons pour paiement l'a plus belle fille de Licq ».

Certes, cela faisait de la peine aux gens du pays de perdre cette fille; ils accueillirent cependant la demande des Lamignac, et, dans la nuit du lendemain, ceux-ci se mirent au travail.

Comme tout le monde le sait, les belles filles en tous lieux sont recherchées. Cette belle fille de Licq avait, elle aussi, son amoureux qui lui faisait la cour. Cet amoureux, sachant ce qui se passait, se poste le lendemain soir près du chantier des Lamignac et voit avec terreur que le travail va être achevé avant la moitié du temps fixé. Le cœur tourmenté, pris d'une sueur froide, il se met à réfléchir tant et si bien, qu’une idée lui vient à l'esprit.

Il va vers un poulailler, en ouvre doucement la porte et fait avec les mains quatre ou cinq fois un bruit pareil à celui que fait un coq avant de chanter. Le coq du poulailler se réveille en sursaut, craignant d'être en retard, et tout de suite fait : « Coquerico ! »

C'était le moment où les Lamignac soulevaient à moitié de sa hauteur la dernière pierre; mais dès qu'ils entendirent le chant du coq, ils jetèrent cette pierre à l'eau et s'échappèrent à grand bruit en disant : « Maudit soit ce coq, qui a fait son cri avant l'heure ! »

Depuis lors, disent les vieux, personne n'a pu faire tenir dans la place vide ni cette pierre jetée en bas, ni d'autres.

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Source: Sébillot Paul / Revue des Traditions Populaires (1891)
Lieu: Pont des Laminaks (ou Pont du Licq) / Licq-Athérey / Pyrénées-Atlantiques / France
ATU: 810A*: Le prêtre et le diable

Dans le pays basque, ce sont les Lamignac, apparentés aux fées et aux lutins, qui ont bâti le pont du Licq. […].

Les gens de ce pays ne trouvant personne pour entreprendre de jeter un pont sur le gave, convinrent d’en charger les Lamignac. Ceux-ci acceptèrent, et convinrent de le faire en une nuit, avant le chant du coq, mais à la condition qu’on leur donnerait en paiement la plus belle fille de Licq. L’amoureux de celle-ci trouva moyen de faire le coq pousser son coquerico avant l’heure. Les Lamignac venaient de soulever la dernière pierre à la moitié de sa hauteur. Ils la jetèrent à l’eau en maudissant le coq.

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Source: Cerquand, Jean-François / Légendes et récits populaires du pays basque, volume 1 (1875) (moins d'1 minute)
Lieu: Pont des Laminaks (ou Pont du Licq) / Licq-Athérey / Pyrénées-Atlantiques / France
ATU: 810A*: Le prêtre et le diable

Jadis, les anciens de Licq ne pouvaient construire un pont sur le gave. A l'endroit où l'on désirait construire ce pont, il y avait trois Lamignac, tous trois se nommant Guillen. Un jour, ces Lamignac dirent à un homme de Licq : qu'ils construiront un pont de pierre la nuit, veille de la Saint-Jean, s'il veut en paiement leur donner son âme. L'homme le leur promit, à condition que le pont sera construit dans une même nuit, avant que le coq ait chanté.

La nuit de la veille de Saint-Jean, les trois Guillen ensorcelèrent d'abord tous les coqs et commencèrent à travailler, disant, en se passant les pierres : « Tiens ! Guillen ; — donne ! Guillen ; — Prends ! Guillen. » Pour terminer le pont, ils avaient à la main la dernière pierre, lorsqu'un poussin, encore dans l'œuf, sous la poule, chanta. Alors les trois Guillen dirent : « Adieu (adio) notre paiement », et jetèrent la pierre dans l'eau.

« Depuis lors une pierre manque, dit-on, au pont de Licq. »


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