Les cavités que l'on aperçoit à la surface de la Roche-aux-Fées à la Bourboule et près du Mont-Dore sont attribuées à des fées. Des fées, dit M. Lecoq, suivant le récit que font les gens du pays, habitaient autrefois la Bourboule et avaient pris le pays sous leur protection; elles étaient bonnes, aimables et avaient rendu de grands services ; elles avaient coupé le rocher afin de donner issue aux eaux que cette digue retenait captives et qui formaient un lac de la Bourboule. Par ce moyen, la vallée devint cultivable ; on y établit de belles prairies, et les eaux thermales qui se perdaient dans le lac devinrent visibles et furent recueillies. Elles apprirent aux habitants leurs propriétés, et l'on assure même qu'elles y prirent des bains. Outre ces bienfaits, elles protégeaient les environs contre les incursions d'Aimerigot, qui occupait au XIV siècle le château de la Roche-Vendeix et qui étendait partout ses ravages.
Aimerigot avait tenté plusieurs fois de les déloger; mais les fées avaient jusque-là déjoué ses projets. Un jour cependant, en mémoire d'un événement heureux que l'on ne raconte pas, les fées retirées sur leur rocher, chantaient en buvant de la bière et mangeant une omelette; Aimerigot qui les aperçut de loin les surprit ; il s'empara du local, qui était divisé en deux parties. L'une antérieure formait salon. On y voit encore une espèce de canapé. de banc taillé dans la rocher, ainsi que la base de la cloison qui séparait le salon de la cuisine (et qui est formée par la saillie d'un filon de quartz). Les fées, qui étaient alors dans leur cuisine, n'eurent que le temps de s'échapper par des procédés qui leur étaient connus et abandonnèrent définitivement le pays. Elles voulurent pourtant y laisser un souvenir de leur séjour. La poêle et les verres dont elles se servaient ont laissé par leur volonté des empreintes sur le roc, Elles sont dispersées à sa surface. Ce sont ces cavités dont nous avons parlé, et qui sont pleines d'eau après les pluies. Il y a quatre ou cinq de ses empreintes, ce qui peut faire supposer que ces dames étaient en nombre égal.