La légende du minaret de Mansoura [Mansourah (Oranie / Algérie)]

Publié le 6 juillet 2023 Thématiques: Architecte , Construction , Destruction , Impiété , Juif , Légende musulmane , Mécréant , Mort , Mosquée , Musulman , Roi | Empereur ,

Mosquée de Mansourah
R hakka, CC BY-SA 4.0 , via Wikimedia Commons
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Source: Guerber, Hélène Adeline / Contes et légendes, tome 2 (1895) (moins d'1 minute)
Lieu: Mosquée de Mansourah / Mansourah / Oranie / Algérie

Un roi de Soudan envahit la province de l'Ouest, et vint mettre le siège devant la ville de Tlemcen. les habitants de cette ville étaient très courageux, et ils se défendirent bravement. Le roi envoya chercher plus de troupes, et le camp des assiégeants finit par devenir une ville aussi.

Enfin le roi dit: "Il me faut vraiment une mosquée pour les soldats de mon armée; envoyez-moi un architecte ! "

Deux architectes, les plus habiles de leur temps, se présentèrent, et leurs plans étaient si beaux que le roi dit qu'il ne pouvait choisir entre les deux. Il décida donc qu'ils seraient employés tous les deux, et chargea l'architecte arabe de la partie antérieure du minaret, et l'architecte juif de la partie opposée.

Les deux architectes construisirent un monument d'une beauté remarquable, et quand le minaret fut fini ils allèrent tous deux se présenter devant le roi, pour recevoir leur salaire. Le sultan complimenta beaucoup l'architecte arabe, et il lui donna un grand nombre de bourses d'or, mais il ne donna pas d'or à l'architecte juif. Il ne le complimenta pas, non plus, et dit: "Vous êtes un infidèle, vous méritez la mort, parce que vous n'honorez pas le prophète Mahomet. Pour vous punir de votre infidélité, je vais vous enfermer au haut du minaret. Et si vous êtes encore là, quand la nuit commencera à tomber, vous serez mis à mort."

Le pauvre architecte n'avait que quelques heures, mais comme il était très habile, il se fabriqua une paire d'ailes, et il travailla si rapidement que les ailes furent finies avant la nuit. Quand le soleil disparut derrière les montagnes, l'architecte juif mit ses ailes et prit son vol du haut du minaret. Malheureusement, les ailes n'étaient pas très solides, et le pauvre architecte tomba dans la vallée, où il mourut.

En mourant, il maudit le prophète Mahomet. A son imprécation la terre trembla, le tonnerre gronda, la foudre sillonna les nues, et toute une moitié du minaret tomba. C'était la partie que l'architecte juif avait construite, et depuis ce jour le minaret n'offre plus que la moitié de sa construction primitive, car l'autre moitié est à terre.

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Source: Certeux A. / Contributions au folk-lore des Arabes: l'Algérie traditionnelle, légendes ... (1884) (2 minutes)
Contributeur: Fabien
Lieu: Mosquée de Mansourah / Mansourah / Oranie / Algérie

Un roi du Soudan, après avoir envahi la province de l'Ouest à la tête d'armées innombrables, vint mettre le siège devant Tlemcen. La résistance des habitants s'étant beaucoup prolongée, le camp des assiégeants ne tarda pas à devenir une ville véritable et – très grande – qui nécessairement dut avoir sa mosquée.

Dès que le sultan se fut décidé à l'élever, il fit appel aux hommes les plus distingués en fait de constructions.

Il s'en présenta deux ; l'un juif et l'autre musulman, qui vivement se disputèrent l'entreprise.

L'examen de leurs plans ayant démontré une parfaite égalité de savoir et d'habileté chez les deux concurrents, le roi du Soudan se trouvait fort embarrassé. Mais à la fin, il eut une idée lumineuse; il décida que l'Arabe serait chargé de la partie intérieure du minaret, tandis que le Juif s'occuperait de la face opposée.

De la lutte merveilleuse de talent qui s'établit entre les deux architectes, il résulta un monument élevé, hardi, superbe, la plus merveilleuse des mosquées arabes.

La mosquée terminée, elle fut inaugurée avec la plus grande pompe, et par tout le monde il ne fut bruit que du magnifique monument élevé par les deux architectes.

Le roi du Soudan les fit tous deux appeler devant lui. «La mosquée que vous avez construite, dit-il, est si belle, que je ne sais trop comment vous récompenser.

Cependant, voici un amoncellement de bourses toutes remplies d'or, ce sera la part du musulman. Quant à toi, chien d'infidèle, je devrais t'arracher la vie pour avoir de tes pieds souillé notre lieu de prières. Mais, comme je suis content de ton travail, je me bornerai à t'enfermer au haut du minaret. Seulement, tu devras t'arranger pour ne plus y être quand la nuit commencera à étendre son voile; ou, par Dieu, si je t'y trouve, ce sera fait de toi! »

Le juif fut conduit dans sa prison méditant tristement sur l'ingratitude des souverains. Mais comme c'était un homme ingénieux que les plus grands périls n'effrayaient point, il ne se laissa pas abattre et se fit apporter des fines planchettes, des cordons de soie et quelques outils. En peu d'heures, il eut fabriqué une paire d'ailes qu'il s'ajusta sur le corps. Puis à l'instant précis où le soleil disparaissait derrière les montagnes de l'Ouest, il se précipita du haut du minaret. Malheureusement, il avait mis trop de précipitation dans son travail, ses ailes se rompirent et il alla se briser le crâne dans le vallon voisin.

Sa mort fut si prompte qu'à peine il eut le temps de maudire Dieu et son Prophète. Mais ce fut assez; à son imprécation finale, la terre se mit à trembler, la foudre sillonna la nue et tomba avec fracas sur la partie du minaret construite par le juif.

Cette partie séparée violemment de l'autre par le choc, semble s'écrouler d'un seul bloc dans la position où on la voit encore.

(Recueilli en 1859 du savant El Hadj Sadok, de Tlemcen, par M. le lieutenant Guiter.)


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