Claude-Antoine Bell, meunier aux Nans, revenait un soir de décembre, en 1809, de la foire de Salins. Comme il passait par la forêt qui sépare les champs de Garde-Bois de ceux des Nans, il se heurta contre une grosse pierre semblable à une borne, et son chapeau lui échappa. Tandis qu'il le cherchait à tâtons sans le retrouver tout de suite, il lui échappa de dire avec impatience : « Hé! le diable me l'a donc pris? ».
Cependant il le ramasse et se relève. Mais qu'elle est sa surprise de voir à côté de lui une Dame blanche! Il lui parle; elle ne répond pas et l'accompagne sans mot dire. Voilà nos deux voyageurs en marche à un pas de distance, l'un à côté de l'autre. Le chemin ne permet pas pourtant d'aller toujours de front, mais la merveilleuse Dame blanche passait par le taillis, à travers les buissons et les broussailles, sans s'y blesser. Au sortir de la forêt, elle s'éleva dans l'air, se transforma en poussant des cris aigus, et, semblable à une vouivre, s'envola au château de la Berne.