Vers 1840, il y avait à Besançon un magicien nommé Goux. Il s'introduisit un matin dans les salles de l'hôpital Saint-Jacques et s'approcha du lit n° 31, où une femme était morte depuis quelques heures.
Au bruit de cette aventure, une sœur accourt et s'écrie « Valet du démon, qu'osez-vous faire? Vous avez par vos gestes infernaux magnétisé cette morte. Elle a répondu à vos discours diaboliques. Sortez d'ici; allez ailleurs exercer votre métier maudit. » — C'est en vain que l'on me met à la porte, répondit le magicien, je puis agir même au travers des murs. Depuis ce jour-là, Goux ne franchit plus la grille de l'hôpital; mais chaque nuit, durant plusieurs semaines, les sœurs croyaient sentir comme une griffe endiablée qui leur grattait les mollets.
(Une complainte a été faite sur ce sujet et imprimée par Proud'hon. Cette complainte se vendait au profit des pauvres et était accompagnée d'une planche représentant Goux au chevet de la morte. Le diable est debout devant lui et la sœur accourt de l'autre côté. La complainte a pour titre : Histoire lamentable d'un magnétiseur ignominieusement chassé de l'hôpital Saint-Jacques pour avoir fait parler une morte.)