La légende de Sainte Acombe [Baume-les-Dames (Doubs)]

Publié le 21 juin 2024 Thématiques: Agression sexuelle , Beauté , Laideur , Légende chrétienne , Miracle , Mort , Noblesse , Païen , Prière , Sainte Acombe , Saint | Sainte , Transformation ,

Chapelle du Saint-Sépulcre
JGS25, CC BY-SA 4.0 , via Wikimedia Commons
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Source: Thuriet Charles / Traditions populaires du Doubs (1891) (2 minutes)
Lieu: Chapelle du Saint-Sépulcre / Baume-les-Dames / Doubs / France

Il existe au nord de la ville de Baumeles-Dames une chapelle antique qui s'èlève au milieu d'un cimetière. Sur l'autel unique est un groupe de statues de pierre qu'un ciseau naïf, mais plein de sentiment, a sculpté dans un siècle de grande ferveur. La scène représente l'ensevelissement de Jésus, et c'est pour cela que cette chapelle à été appelée d'ancienneté la chapelle du Saint-Sépulcre.

Elle doit sa fondation au chanoine Pignet, prieur de Bellefontaine, qui la fit bâtir vers 1550. Ses armes parlantes: Trois pommes de pin surmontées de deux palmes en sautoir, figurent deux fois répétées sur l'autel qui représente la pierre du Saint-Sépulcre.

Le cimetière qui l'environne, et qui est beaucoup plus ancien que la chapelle, s'est appelé le cimetière du Saint-Sépulcre. Il n'est devenu le cimetière unique de Baume qu'après la suppression de ceux qui existaient dans l'intérieur et au pourtour des églises Saint-Martin et Saint-Sulpice.

Dans la chapelle du Saint-Sépulcre, du côte droit, le visiteur remarque une petite niche où se trouve la statue de sainte Acombe, haute seulement d'une coudée. La sainte est représentée avec une grande barbe qui lui cache la moitié du visage et de la poitrine. Elle est attachée toute vêtue à une croix où elle a été liée avec des cordes. Cette image de sainte Acombe est encore l’objet aujourd’hui, à Baume, d’une grande vénération. On y venait de fort loin en pèlerinage. Sainte Acombe de Baume est, dit-on, connue et priée jusqu’au bord de la Manche, où son culte aura été transporté par la foi des pèlerins à une époque inconnue.

Je ne sais si d ’autres hagiographes que ceux de la Franche-Comté parlent de sainte Acombe ; mais les nôtres n’en disent rien.

Voici seulement ce que rapporte une tradition locale peu détaillée : Acombe était belle, trop belle même. Le fils du roi, l’ayant vue en devint épris. Il était païen ; elle, chrétienne. Elle ne voulut point prêter l’oreille aux discours du païen, alors même que son père l’y engageât par un sentiment de crainte ou d’ambition.

Un jour que dans la campagne le païen poursuivait Acombe avec plus d’insistance pour la faire condescendre à ses criminels desseins, elle pria Dieu de lui enlever sur-le-champ ce don dangereux de la beauté, qui pouvait devenir un piège pour sa vertu. Sa prière fut exaucée, et au moment où le fils du roi, poussant l'audace jusqu'à la violence, approchait ses lèvres impures du céleste visage d'Acombe, cette figure s'illumina, un trait rapide comme l'éclair enleva la vue au téméraire, et une barbe affreuse comme la soie d'un sanglier couvrit aussitôt le visage de la sainte, que par dépit, les barbares soldats du païen crucifièrent à un arbre de la route. La tradition orale de Baume ajoute que la sainte est enterrée à gauche de la chapelle du Saint-Sépulcre, tout près de la paroi extérieure du mur.


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