À Strassen, dans la maison Lorangs, quatre hommes s’étaient réunis un dimanche pour jouer aux cartes. Afin de prolonger la partie le plus longtemps possible, ils avaient fait entre eux ce serment menaçant :
« Que le diable emporte le premier qui s’arrêtera ! »
Mais à peine avaient-ils commencé à jouer qu’ils virent, sous la table, un grand chien noir. Il n’y avait pour eux aucun doute : c’était le diable, tapi là sous forme de chien, attendant lequel des quatre il devrait emporter.
Saisis d’une peur terrible, ils continuèrent à jouer, toute la nuit, puis tout le jour suivant — aucun ne voulant être le premier à s’arrêter. Ils jouèrent ainsi, les yeux hagards, comme possédés, trois jours durant.
Le curé finit par apprendre l’histoire de ces quatre malheureux. Sans hésiter, il entra dans la maison et s’assit à la table, demandant à participer à la partie. Après avoir joué quelques tours, il jeta soudain les cartes et s’écria :
« Je ne joue plus ! »
Il avait donc été le premier à cesser.
Aussitôt, le chien poussa un hurlement effroyable et s’élança par la fenêtre, qu’il arracha et brisa en partie dans sa fuite.


