La légende du Bergmonch [Clausthal-Zellerfeld (Basse-Sax / Allemagne)]

Publié le 4 janvier 2023 Thématiques: Esprit , Mine , Mineur , Moine , Promesse , Promesse rompue , Protection , Revenant , Silence ,

La mine d'Ottilae
Heinz-Josef Lücking, CC BY-SA 3.0 DE , via Wikimedia Commons
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Source: Sébillot Paul / Revue des Traditions Populaires (1887) (2 minutes)
Lieu: Mine d'Ottilae / Clausthal-Zellerfeld / Basse-Sax / Allemagne

Dans les mines aux environs de Clausthal et d'Andreasberg, on voyait autrefois un spectre que l'on appelait le Bergmonch, le moine de la montagne. Il était habillé comme un moine, mais était d'une stature gigantesque, et portait à la main une grande chandelle de suif. Lorsque les mineurs entraient le matin dans la mine, il se tenait à l'entrée avec sa lumière et ils les laissait passer dessous. Ils le rencontraient aussi dans les puits.

Cet esprit était un ancien directeur qui se plaisait tellement dans la mine, qu'au moment de mourir, il demanda, au lieu d'aller vivre heureux au ciel, de pouvoir y errer jusqu'au jugement dernier. Il apparaît aussi aux hommes en habit de directeur avec une lampe d'argent à la main. Il rend plusieurs sortes de services à ceux envers lesquels il est bien disposé, et il leur apparaît sous la forme humaine, avec une taille ordinaire; aux autres il se montre sous sa véritable forme; alors il a des yeux qui vomissent des flammes, et sont comme des roues de voiture; ses jambes sont comme des toiles d'araignées.

Deux mineurs qui travaillaient toujours ensemble se désolaient de n'avoir plus assez d'huile pour terminer leur journée, lorsqu'ils aperçurent au loin, dans la galerie, une lumière qui se dirigeait vers eux; quand elle fut plus près, ils eurent grand'peur en voyant venir à eux un homme d'une taille gigantesque et tout courbé. Il avait la tête couverte d'un grand capuchon, et avait, d'ailleurs, tout l'extérieur d'un moine. Il portait à la main une énorme lampe de mineur. Arrivé auprès des travailleurs, il se redressa, les rassura, versa de l'huile dans leur lampe, prit leur pioche et, dans une heure, il eut fait plus d'ouvrage à lui seul que tous les deux n'en eussent fait en une semaine entière en se donnant beaucoup de mal. Il leur recommanda de ne jamais dire à personne qu'ils l'avaient vu, puis il ouvrit, en frappant du poing une longue galerie toute resplendissante d'or et d'argent, où il disparut.... L'huile de l'esprit de la montagne resta dans la lampe des mineurs, et elle ne se consumait point; mais ils eurent l'imprudence, un samedi, pendant qu'ils étaient à boire au cabaret, de raconter l'histoire. A partir de ce moment leur huile cessa d'être inépuisable. (GRIMM. Veillées allemandes, t. I, p. 6-8, trad. l'Héritier).


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