[Notre guide nous indiqua, lorsque nous l’interrogeâmes sur les origines de la forteresse: ]
« Voyez-vous, nous dit-il, celte montagne que le col sépare de la montagne du château? On l’appelle l’Aire de l »Espagnol. Eh bien ! ajouta-t-il sans sourciller, les maçons se tendaient d’une cime à l’autre la truelle et le marteau. »
La distance est au moins d’un kilomètre à vol d’oiseau. Telle est la stature que la légende suppose à ces prodigieux constructeurs qui font ressouvenir de Babel. Mais qu’est ce que ce géant espagnol qui pétrissait le ciment et taillait les blocs, et de son chantier les lançait aux ouvriers qui bâtissaient sur le plateau de Montségur? Ne serait ce pas une personnification de la race ibère, quelque Géryon cantabre qui, de cette cime avancée, défendait contre les invasions de l’Hercule gaulois, les pommes merveilleuses des Hespérides, c’esl-à-dire l’Espagne elle-même qui a la forme d’une grenade, à l’écorce de marbre et aux pépins d’or?…