Dès l’époque romaine, il devait certainement exister [à Foix] un poste fortifié, des monnaies et plusieurs objets de la période impériale, trouvés à diverses époques sur le plateau, en sont la preuve. Mais le nom de Foix n’apparaît dans l’histoire qu’à l’occasion du martyre de Saint-Volusien, archevêque de Tours, qui avait encouru la disgrâce d’Alaric pour s’être montré favorable aux Francs.
Exilé à Toulouse, il fut entraîné, en 507, par les Wisigoths lorsque, poursuivis par les armées de Clovis, ils s’enfuyaient vers l’Espagne. « Mais estant entre Pamiers et Varilhes, au lieu de couronne appelé Ville-Peyrouse, lisons-nous dans la légende, ils lui tranchèrent la tète et le martyrisèrent; par après les lances de ceux qui lui avaient tranchée la teste, devinrent arbres de fresne tout verds, ainsi que encore se voit au mesme lieu qui, depuis, par la vertu divine, ne sont peus mourir. La nuit suivante, par révélation d’un ange envoyé de la part de Dieu, feut révélé à deux sainctes religieuses en l’église de Saint-Jean-de-Verges, qu’elles allassent en la ville de Foix dire au peuple chréstien et aux clercs et prestres qu’ils apportassent ensevelir le cors sainct en l’église de Foix, ce qui feut fait.
Il y eut opposition par ceux de Pamiers, tellement qu’il feut mis sur une charrette tirée par deux bœufs indomptés qui l’apportèrent miraculeusement en l’église de Foix. Les rochers se séparèrent; les roues de la charrette s’enfoncèrent dans le rocher, et les pieds des bœufs paraissent en icelle, ainsi qu’il se void clairement au-dessous de Foix, sur le grand chemin, aux rochers du Pas-de-las-Laties. La rivière de la Riège deseicha et fit chemin; il rendit la veûe aux aveugles, guérit les démoniaques et fil plusieurs autres miracles qu’il serait trop long de raconter. Le sainct et glorieux Volusien reposa en l’église de Foix, l’an de Notre-Seigneur 519, laquelle église est fondée en l’honneur de saint Nazaire, qui fut martyrisé par Néron, empereur romain, du temps que saint Pierre et saint Paul furent martyrisés. » Il est donc à présumer que Foix avait déjà quelque importance et qu’il devait exister bien avant l’établissement du christianisme dans cette partie des Gaules.