Le nom de Heeten Huzzel (Bourdon ardent) était donné à un homme d'une force peu commune, un domestique de ferme qui avait vendu son âme au diable. On raconte (à Lennick, Goyck, Leerbeek, Kaster) des histoires étonnantes à propos de cet homme. Il pouvait à son aise (op zyn honderd gemakken!), arracher les plus grands arbres, porter des sacs remplis de fèves, tellement pesants, que trois autres hommes ne parvenaient pas à les déplacer seulement; oui, il pouvait arrêter un chariot attelé de quatre chevaux !
Un jour, il devait étendre, sur un champ, le fumier disposé en monceaux. Lorsque, le soir, le fermier, son maître, vint voir, il constata que le Bourdon ardent n'avait rien fait de toute la journée. Comme il grondait son ouvrier, celui-ci dit:
« Attendez! »
Il se posta auprès d'un tas et ordonna :
« Chacun à son poste!... A moi le mien, à chacun le sien ! »
Et en un rien de temps, tout le fumier fut étendu!
Le fermier ne vit pas les aides du Bourdon ardent; mais, sans aucun doute, c'étaient des diables!