La légende de la construction de l'église de Reynir [Vík í Mýrdal (Suðurland / Islande)]

Publié le 11 juillet 2023 Thématiques: Chant , Construction , Construction miraculeuse , Défi , Deviner un nom , Donner son enfant , Eglise , Elf , Enfant ,

Eglise Reyniskirkja
Eglise Reyniskirkja. Source Google Maps
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Source: Árnason, Jón / Icelandic Legends (1864) (2 minutes)
Lieu: Eglise Reyniskirkja / Vík í Mýrdal / Suðurland / Islande

Un fermier vivait autrefois à Reynir, dans la région de Mýrdal. L'évêque lui ordonna de construire une église solide à proximité de sa ferme, mais il eut tant de mal à trouver suffisamment de bois avant la saison de la fenaison, puis tant de problèmes pour trouver des constructeurs compétents, qu'il craignait de ne pas pouvoir terminer le travail avant l'hiver.

Un jour, alors qu'il se promenait dans son champ, pensant tristement à la question et à la manière dont il devrait s'excuser auprès de l'évêque pour ne pas avoir obéi à son ordre, un étrange homme, qu'il n'avait jamais vu auparavant, l'aborda et lui offrit ses services pour construire l'église, déclarant qu'il n'aurait besoin d'aucun autre ouvrier. Le fermier lui demanda alors quel paiement il considérerait comme la juste récompense d'un tel travail. L'homme lui indiqua la condition suivante : le fermier devrait soit découvrir son nom avant qu'il n'ait terminé l'église, soit lui donner son fils, un petit garçon de six ans. Le fermier songea que cette condition serait facile à remplir, et, riant sous cape, y consentit volontiers.

Ainsi, l'étrange constructeur se mit au travail, et travailla avec ardeur, de jour comme de nuit, parlant peu, jusqu'à ce que l'église s'élevât aussi rapidement que par magie. A ce rythme-là, le fermier estimait que la construction serait terminée même avant la fin de la fenaison.

Le paysan se mit à s'inquiéter sérieusement sur le paiement qu'il avait pourtant jugé auparavant si facile. Il était maintenant très loin de se réjouir que la fin de la construction de l'église ne soit si proche ; car quoiqu'il fasse, qui qu'il demande, et qu'il parcourt le pays dans tous les sens comme il l'avait fait, il ne pouvait, pour l'amour de Dieu, découvrir le nom de son maçon aux mains agiles. Et pourtant, l'église continuait à s'élever, sans ralentir le moins du monde. L'automne arriva et il ne restait que peu de travail avant l'achèvement de la construction.

Alors que le dernier jour du travail arrivait, le fermier se trouvait à errer hors de son champ, ruminant, dans une profonde tristesse, le prix écrasant qu'il devrait payer à son maître d'œuvre. De désespoir, complément abattu, il se jeta sur un monticule d'herbe.

Il n'était allongé là que depuis une minute, lorsqu'il entendit quelqu'un chanter, et en écoutant, il s'aperçut que la voix était celle d'une mère berçant son enfant, et qu'elle venait de l'intérieur du monticule sur lequel il s'était jeté. Voici ce qu'elle disait :
"Bientôt ton père Finnur reviendra de Reynir,
T'apportant ici un petit compagnon de jeu."

Et ces mots furent répétés encore et encore. Le fermier réalisa vite ce qu'ils signifiaient et n'attendit pas un instant de plus. Il se leva et courut à toute vitesse, le cœur rempli de joie, vers l'église où il trouva le constructeur en train de clouer la dernière planche sur l'autel.

"Bien joué, ami Finnur !" dit-il, "comme tu as vite terminé ton travail !"

À peine ces mots avaient-ils franchi ses lèvres que l'ami Finnur, laissant tomber la planche de sa main, disparut et ne fut plus jamais revu.


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