La légende de la destruction du pont de Sainte-Colombe [Vienne (Rhône)]

Publié le 6 juin 2024 Thématiques: Animal , Destruction , Diable , Nuit , Pont , Revenant , Taureau ,

Passerelle entre Sainte-Colombe et Vienne
Passerelle entre Sainte-Colombe et Vienne. Source Romainbehar, CC0, via Wikimedia Commons
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Source: Balleydier, Alphonse / Les Bords du Rhône de Lyon à la mer: chroniques, légendes (1843) (moins d'1 minute)
Contributeur: Fabien
Lieu: Pont entre Sainte-Colombe et Vienne / Vienne / Rhône / France

Le plus ancien pont des Gaules rattachait aux deux rives Vienne et Ste-Colombe.
Tibérius Grachus, se rendant en Espagne, l'avait jeté sur le Rhône en l'an du monde 4588, environ 175 ans avant la venue de Jésus-Christ.
Des circonstances prodigieuses précédèrent sa première chute arrivée le onzième jour du mois de février 1407, après une durée de quinze cent quatre-vingt-deux ans. Ce fut entre la dixième et onzième heure du matin.

Pendant toute la nuit on avait entendu courir et hennir des chevaux comme aux jours des batailles.
Des voix étranges, des gémissements confus, des sanglots de désespoir, des cris de rage, des prières d'anges, des imprécations de démons avaient glacé d'effroi tous les habitants de la ville à l'heure de minuit.
Un taureau monstre, noir et blanc, portant cornes de cerf, queue de tigre et crinière de lion, traversa le pont au grand galop, fit trois fois le tour de la place de Ste-Colombe en poussant des beuglements affreux, et disparut incontinent.
Des enfants parlèrent dans le ventre de leurs mères, quelques-uns même, assure-t-on, prononcèrent distinctement, en manière de ventriloques, le nom de père.

Une heure environ après minuit, les cloches sonnèrent d'elles-mêmes à toutes volées; les cierges du maître-autel s'éclairèrent à une épée de feu tenue par une main invisible, les morts brisèrent la pierre de leurs tombeaux et secouèrent la poussière de leurs linceuls, pour se promener en procession dans les rues écartées de la ville.

Mais ce qu'il y eut de plus merveilleux, ce fut la grande croix en pierre du pont qui surnagea longtemps sur l'eau comme suspendue dans les airs par une assistance essentiellement divine.


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