La légende de Saint Gudwal [Locoal-Mendon (Morbihan)]

Publié le 28 septembre 2023 Thématiques: Animal , Baton , Ermite , Grotte , Ile , Malédiction , Origine , Plante , Poisson , Saint Gudwal , Saint | Sainte ,

Vue sur la lagune depuis Locoal-Mendon
Moreau.henri, CC BY-SA 4.0 , via Wikimedia Commons
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Source: Fouquet Alfred / Légendes, contes et chansons populaires du Morbihan (1857) (moins d'1 minute)
Lieu: Ile de Locoal / Locoal-Mendon / Morbihan / France

Comme beaucoup de saints du VIIe siècle, saint Gudwal, élève de saint Brandan et maître lui-même, vint de la Cambrie dans notre petite Bretagne, pour y chercher une solitude propre au dessein qu'il avait formé de vivre dans la retraite et dans la contemplation. Un jour, après une longue course, il arriva sur les bords de l'Etel, en face d'une île appelée Plessis. Là, il s'assit, planta près de lui son bâton en terre, et succombant à la fatigue, il s'endormit... A son réveil, il étendit la main pour saisir son bâton; mais ce bâton avait pris racine et était devenu un arbre au feuillage touffu qui avait préservé le saint des rayons ardents d'un soleil d'été.

Après avoir remercié Dieu de sa bonté si visible et et si tendre, saint Gudwal reporta les yeux sur la belle île qu'il avait en face et qui, couverte d'une forêt verdoyante, convenait si bien à son dessein de vivre solitaire. Mais comment arriver à cette île? Tout préoccupé de cette pensée, le saint descendit sur la grève, et rencontrant là un fond de charrette abandonné par hasard, il songea à se servir de ce moyen providentiel. Quand la mer fut haute, le fond de charrette étant à flot, il s'assit dessus et, s'aidant des pieds et des mains, se dirigea sur l'île. Malheureusement pour lui, le bras de mer qu'il traversait était alors peuplé de maquereaux voraces qui s'élancèrent sur les jambes du saint et les mordirent cruellement. Saint Gudwal, pour s'en délivrer, eut recours à l'anathème, et les maquereaux, chargés de sa malédiction, s'enfuirent de l'Etel et n'y sont jamais revenus depuis.

Enfin, parvenu dans l'île qui porte aujourd'hui son nom, saint Gudwal creusa de sa main une grotte pour y vivre dans la prière et l'isolement. Mais cet isolement ne fut pas de longue durée; plusieurs de ses disciples vinrent le rejoindre, creusèrent à son exemple des grottes dans les rochers, et furent suivis de tant de chrétiens fervents, attirés par l'exemple et par les vertus de saint Gudwal, que l'on compta bientôt dans cette nouvelle Thébaïde jusqu'à cent quatre-vingt-huit solitaires !


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