[...] Long-temps avant que Josselin fût une ville, des paysans avaient remarqué (là même où, dans les XIVe et XVe siècles, s'est élevée son église collégiale) une ronce que les neiges et les verglas des plus rudes hivers ne pouvaient dépouiller de ses feuilles toujours fraîches et toujours vertes. Surpris de ce phénomène étrange et guidés par un pressentiment religieux, ils fouillèrent le sol sous cette ronce et amenèrent au jour une statue de vierge qu'ils reconnurent pour miraculeuse; car aucune tradition du pays ne mentionnait l'existence en ce lieu d'une ancienne statue.
A la nouvelle de cette précieuse découverte, toute la contrée tressaillit de foi, d'espérance et d'amour. Des flots de fidèles accoururent les mains pleines d'offrandes pour obtenir les grâces et la protection de Notre-Dame du Roncier, qui, dans ce lieu d'élection, opérait chaque jour des merveilles et faisait ainsi éclater sa gloire et sa puissance. Alors une sainte chapelle fut édifiée pour y déposer la statue vénérée, et bientôt des maisons, d'abord isolées, puis groupées, vinrent s'asseoir autour de ce lieu bénit, et former avec le temps une petite cité que le vicomte de Porhoët, Guethenoc, entoura de fortes murailles en 1008, et que Josselin son fils dota de son nom en 1050.