A mi-côte du fort Belin, il existe une esplanade, emplacement d'un premier fortin qui s'appelait autrefois l'ermitage de Saint-Anatoile. A cet ermitage se rattache une légende qui explique les tapisseries de la bibliothèque de Salins.
Un jour, le saint, qui vivait là de racines, manquant de feu pour faire sa cuisine, envoya son domestique en chercher à la Saline. Les saulniers, ce jour-là, en humeur taquine, refusèrent du feu au domestique, à moins qu'il ne l'emportât dans le pan de son manteau. Avant de se risquer à pareille épreuve, le domestique veut d'abord en référer à son maître. Le saint le renvoie aussitôt à la Saline, en lui reprochant son peu de foi. Bientôt le domestique rapporte le feu dans le pan de son manteau, sans qu'il en résultât le moindre dommage; mais voilà qu'au même instant les sources de la Saline cessent de couler. Que vont devenir les saulniers? Vite on accourt en procession aux pieds du saint, qui se laisse apitoyer. Les sources se ravivent et tout le monde est dans la joie.