La légende de la fontaine Sainte Colette [Poligny (Jura)]

Publié le 5 août 2023 Thématiques: Abbaye | Monastère , Eau , Guérison , Lieu miraculeux , Moine , Sainte Colette , Saint | Sainte , Source ,

L'intérieur du monastère Sainte-Claire
Paul Hermans, CC BY-SA 4.0 , via Wikimedia Commons
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Source: Thuriet Charles / Traditions populaires du Jura (1877) (moins d'1 minute)
Lieu: Monastère Sainte-Claire de Poligny / Poligny / Jura / France

La plus gracieuse tradition populaire du canton de Poligny est assurément celle de la fontaine de sainte Colette. On ne nous reprochera pas, je l'espère, le mélange des choses saintes aux choses profanes, sans quoi il faudrait renoncer tout-à-fait à notre humble rôle de collectionneur. Le lecteur éclairé pour qui seul nous écrivons tous ces récits démêlera sans peine la vérité de la fable, et ne nous accusera pas de vouloir les confondre à plaisir.

Le couvent de sainte Claire, à Poligny, bâti dans un lieu élevé, où il n'y avait point de source, manquait d'eau dans son enceinte. Sainte Colette, fondatrice de la maison et réformatrice de l'ordre, fut touchée de l'inconvénient qu'il y avait à envoyer prendre dans la ville l'eau qui était nécessaire à la communauté. Elle fit donc venir des experts pour chercher une source dans le périmètre du couvent. Ils déclarèrent unanimement qu'il n'y en avait pas, ce qui la mit fort en peine. Mais un vendredi, avant le troisième dimanche de carême, entendant l'évangile dans lequel la Samaritaine dit au Sauveur : Domine, da mihi hanc aquam et non sitiam amplius, elle sentit réveiller sa foi par ces paroles, et ayant fait une ardente prière, elle indiqua, au sortir de la messe, un endroit au milieu du monastère, dans lequel elle assura, contre l'avis des experts, que l'on trouverait de l'eau. L'on y creusa le roc sur sa parole, et l'on trouva des sources qui fournissent, dans les plus grandes chaleurs, toute l'eau nécessaire pour l'usage du couvent, et qui est claire et pure dans le temps même où celle des fontaines de la ville se trouble par les grandes pluies. On regarde ce puits de sainte Colette comme miraculeux, et l'on y envoie prendre de l'eau pour en boire par dévotion ou comme étant la meilleure de la ville.


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