Le château de Parthey est fameux dans nos traditions par les esprits divers qui y apparaissent, dit-on, pendant la nuit. Il devint surtout célèbre au XVIIème siècle par l'apparition d'un Esprit qui, pendant plusieurs mois, en tourmenta les hôtes. Les savants ne s'accordent pas sur la date précise de cet évènement. Nous croyons, dit Rousset, devoir la fixer à l'année 1643; car J.-B. Duchamp, la prétendue victime de Satan, ne devint propriétaire du château de Parthey qu'au mois d'octobre 1642, et encore lui restait-il à acquérir la portion de Jeanne-Baptiste de Mont-Saint-Ligier, circonstance qui ne fut peut-être pas étrangère à l'évènement.
Quoiqu'il en soit, le 11 mai, jour de Saint Jean-Baptiste, les habitants du château commencèrent à être inquiétés par un Esprit que l'on entendait en même temps dans différents endroits. Le tapage infernal qui se renouvelait chaque nuit força M. Duchamp de s'éloigner avec sa famille. Le Diable, maître de la maison, résista aux Carmes déchaussés de Dole, au curé, aux Bénédictins et aux Dominicains. On porta dans l'intérieur du castel le Saint-Sacrement et les reliques de saint Antoine; mais ni prières, ni conjurations ne purent faire déguerpir l'infernal tapageur. Il fallut avoir recours à Notre-Dame de Mont-Roland, et le troisième jour du mois d'août, à la suite d'un vœu présenté par le révérend Père Marmet, de Salins, religieux de Citeaux à Mont-SainteMarie, le château de Parthey fut enfin délivré de l'esprit satanique.
Avant la Révolution, on voyait, dans l'église de Mont-Roland, un tableau peint par Nicolas Labbé, de Clerval-sur-le-Doubs, représentant le château de M. Duchamp, avec cette inscription: Parthey meum est, cede, Satan. Un diable, de forme hideuse, fuyait d'une des vieilles tours du castel..