La légende des villes de Rieux et Redon [Redon (Ille-et-Vilaine), Rieux (Morbihan)]

Publié le 27 octobre 2023 Thématiques: Accueil , Chapelle , Dieu , Fleuve | Ruisseau | RIvière , Générosité , Lavandière , Légende chrétienne , Origine , Origine d'un lieu , Protestant , Punition , Récompense , Richesse , Rivalité , Saint Jacques , Saint | Sainte , Saint Sauveur , Transformation , Ville , Villes rivales ,

La Vilaine à Redon
Yves LC, CC BY-SA 3.0 , via Wikimedia Commons
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Source: Fouquet Alfred / Légendes, contes et chansons populaires du Morbihan (1857) (moins d'1 minute)
Lieu: Ville de Redon / Redon / Ille-et-Vilaine / France
Lieu: La Vilaine à Rieux au pied du château / Rieux / Morbihan / France

Un jour d'automne, par un temps sombre et froid, une nacelle, qu'entraînait la marée montante, vint sous le château de Rieux s'échouer près de quelques femmes qui lavaient des linges. Dans cette nacelle, un pauvre enfant demi-nu, les larmes aux yeux et les mains jointes, dit à ces laveuses : « Au nom du bon Dieu, soulagez ma misère; donnez-moi un peu de pain, car j'ai faim, et quelques vêtements, car j'ai froid... » Mais ces femmes sans pitié crièrent à l'enfant : « Va, va, petit mendiant, notre ville a déjà trop de vagabonds... » Et elles repoussèrent la nacelle, que le flot, qui montait toujours, fit échouer cette fois tout près d'un petit village appelé Redon.

Là, d'autres laveuses, apercevant cet enfant presque nu, qui leur tendait des mains suppliantes, se sentirent émues de compassion, le prirent dans leurs bras et l'entourèrent de bons soins.

Tout-à-coup l'enfant grandit, et, prenant la douce figure du divin Sauveur, il dit à ces femmes émerveillées « Chacun doit être jugé selon ses œuvres : Rieux a repoussé et méprisé le pauvre que Redon vient d'accueillir et de secourir. Eh bien! Rieux s'appauvrira tous les jours d'un sou, et chaque jour Redon s'enrichirad'un sou. »

Il dit et disparaît; mais sa parole reste et s'accomplit.

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Source: Cayot-Delandre / Le Morbihan (1897) (moins d'1 minute)
Lieu: Ville de Redon / Redon / Ille-et-Vilaine / France
Lieu: La Vilaine à Rieux au pied du château / Rieux / Morbihan / France

De Redon à son embouchure, la Vilaine se couvre à certains moments et surtout à la suite des tempêtes, d'un large ruban d'écume qui occupe tout le milieu de son lit et se dirige avec le flot vers l'amont de la rivière. Les habitants de Rieux voient ce phénomène avec une sorte de terreur, car ce ruban d'écume est, disent-ils, le chemin de saint Jacques. Ce grand saint remontait la Vilaine en marchant sur les eaux; il était fatigué et voulait s'arrêter à Rieux qui était une grande ville; mais cette ville était pleine de huguenots, et ces mécréants ne permirent point à saint Jacques de se reposer sur ce bord inhospitalier. Le saint, irrité, s'écria d'un ton prophétique : « O ville de Rieux! tu seras détruite ! » et, continuant sa route, il alla fonder la ville de Redon.

Ce fut, ajoute-t-on, pour apaiser saint Jacques et détourner le mauvais présage qu'on lui éleva la petite chapelle qui porte son nom.

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Source: Cayot-Delandre / Le Morbihan (1897) (moins d'1 minute)
Lieu: Ville de Redon / Redon / Ille-et-Vilaine / France
Lieu: La Vilaine à Rieux au pied du château / Rieux / Morbihan / France

Il existe une courte légende dont le récit a souvent charmé mon enfance et qui a rapport à la ville de Rieux.

Rieux, me disait ma mère, était autrefois une cité importante quand Redon n'était qu'un village; mais les habitants de la ville étaient durs et inhospitaliers, tandis que ceux du petit village étaient doux et compatissants.

Un jour saint Sauveur, sous la figure d'un enfant demi-nu, abandonné dans une nacelle, aborda sous les murs du château de Rieux, où plusieurs femmes lavaient du linge. L'enfant, d'une voix pleine de larmes, les supplia de le recueillir, ou de lui donner du pain pour apaiser sa faim, et quelques linges pour se couvrir.

Les laveuses, sans pitié, repoussèrent la nacelle que la marée montante porta jusqu'au village de Redon, où d'autres laveuses plus humaines accueillirent le petit suppliant, qu'elles nourrirent, réchauffèrent et vêtirent. Saint Sauveur, touché des soins et des bontés des Redonnais, leur prédit que chaque jour leur village s'enrichirait, tandis que Rieux s'appauvrirait. « Vois, me disait ma mère, combien la noble seigneurie est déchue et combien le pauvre village a grandi et prospéré. Aussi les habitants de Redon, reconnaissants envers saint Sauveur, ont bâti une bien belle église, qu'ils lui ont dédiée ».


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