La légende de Saint Guillaume [Louvigné-du-Désert (Ille-et-Vilaine)]

Publié le 17 septembre 2023 Thématiques: Âne , Animal , Avarice , Ermitage , Ermite , Générosité , Légende chrétienne , Pierre | Roche , Punition , Saint Guillaume , Saint | Sainte , Secheresse ,

Roche Saint-Guillaume
Roche Saint-Guillaume. Source Ille et Vilaine tourisme
ajouter aux favoris Ajouter une alerte en cas de modification augmenter la taille du texte reduire la taille du texte
Source: Bézier P. / Inventaire (1897) (moins d'1 minute)
Lieu: Roches Saint-Guillaume / Louvigné-du-Désert / Ille-et-Vilaine / France

A Louvigné-du-desert sont des pierres à bassins dites Roches Saint-Guillaume; les bassins et les entailles ont, d'après la légende, été à l'usage de saint Guillaume qui fit pendant quelque temps son séjour en ce lieu. L'un était son douet (lavoir), l'autre sa fontaine, une autre plus petite son écuelle; deux autres qui se touchent sont l'empreinte de ses genoux; une entaille à quatre branches est celle où il déposait sa croix. Les intervalles qui séparent ces blocs portent le nom de rues du Paradis, du Purgatoire et de l'Enfer. Le lit du saint qu'on montre est une sorte de grotte formée par l'éboulement d'un bloc qui, dans sa chute, a été retenu en avant, à une petite distance du sol, par d'autres blocs.

Saint Guillaume vécut fort pauvrement en cet endroit pendant sept années, nourri par la charité des gens du pays. Il envoyait à la quête son âne, qui par un instinct surnaturel, allait se présenter dans tous les villages des environs on lui donnait du pain, qu'il portait ensuite au saint. Un jour les habitants, trouvant peut-être qu'il était trop onéreux de le nourrir, chargèrent l'animal quêteur d'une telle quantité de pierres qu'il ne pouvait plus marcher. Le solitaire n'ayant plus rien pour subsister, s'en alla, dit-on, à Mortain, où il trouva, à ce qu'on assure, « plus de roches que de pain ».

Les habitants du village de la Loriais, qui avaient chargé l'âne de pierres, ne tardèrent pas à être punis. Ils furent pris par la soif, toutes les sources ayant tari; aujourd'hui encore, on n'en saurait trouver une, quoique le lieu soit bas et humide.

M. Jules Louail a publié dans le Vieux Corsaire, mars 1892, sous une forme non populaire, une version de cette légende qui ne diffère pas beaucoup de celle qu'a rapportée M. Bézier; le dénouement seul est changé le saint ayant rencontré à Mortain «< plus de beurre que de pain », revint à son ermitage; les gens de Louvigné lui demandèrent pardon et le saint implora la clémence divine: la pluie tomba et la campagne redevint fertile.


Partager cet article sur :