La légende de la chauve-souris de la Via Lambertesca [Firenze / Città Metropolitana di Firenze / Italie]

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Publié le 13 octobre 2025 Thématiques: Chauve-souris , Jeter un sort , Magie , Mort , Sorcière , Tour , Transformation , Transformation en animal ,

Torre dei girolami
Torre dei girolami. Source Public domain, via Wikimedia Commons
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Source: Leland, Charles Godfrey / Legends of Florence: Collected from the People, Volume 2 (1896) (2 minutes)
Contributeur: Fabien
Lieu: Torri dei Girolami et dei Gherardini / Firenze / Città Metropolitana di Firenze / Italie

Ricordomi d’aver udito dire — Il me souvient d’avoir ouï dire qu’il y eut jadis à Florence un jeune homme qui habitait la Via Lambertesca, dans la vieille tour qui s’y trouve, dont le sommet a disparu. Et lui, comme bien d’autres avant lui — et, Dieu plaise, bien d’autres encore après — s’éprit d’une belle jeune fille et l’épousa.

Mais une autre demoiselle aimait ce gentilhomme, et elle en devint presque folle de rage et de jalousie ; ce que n’arrangeait guère le fait qu’elle fût une sorcière qui, comme toutes les siennes, avait dix fois plus de feu et de combustible qu’aucune femme ordinaire ; c’est-à-dire qu’elle avait toutes les passions d’une diablesse et d’abondants moyens de les satisfaire.

La première chose qu’elle fit fut donc de lier le marié, de le rendre impuissant (ce qui se fait de bien des façons, avec des aiguilles et des clés, des nœuds, et ainsi de suite) ; mais, quoi qu’elle eût employé, le jeune homme, chaque nuit, en se mettant au lit, devenait froid et roide comme un cadavre, et ne s’en remettait que le lendemain — pour rester alors, jusqu’à la nuit, très faible et malade.

Alors sa femme, pensant qu’il y avait là du maléfice, alla consulter un vieux sage qui demeurait là-haut, dans les montagnes de Vallombrosa, et il lui dit :
« Ton mari est sûrement stregato e legato — ensorcelé et lié. Quand il se couchera, fais-lui retourner tous ses vêtements à l’envers. Suspends du lierre, des feuilles de platane, et répands de l’eau bénite partout. »

Tout cela fut fait avec grand soin ; et, peu après, les fenêtres étant restées ouvertes, il vola dans la chambre une chauve-souris d’une taille énorme. Le signore tira son épée, et, refermant les fenêtres, se mit à la pourchasser. Alors les yeux de la bête lancèrent du feu, et elle poussa un cri aigu vraiment horrible. Mais lorsqu’elle piqua comme pour attaquer l’épouse, le jeune seigneur la frappa de son épée, et elle tomba à terre, battant des ailes et mourante.

Le gentilhomme sentit à l’instant qu’il était guéri ; ramassant la chauve-souris, il la porta dehors et la jeta dans un grand cabinet voisin.

Mais, quand il la chercha le matin, il ne trouva pas, gisant dans le cabinet, une chauve-souris morte, mais le cadavre de la sorcière. »


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