Une légende [...] existe sur le menhir de la Pierre-à-la-Femme, commune de Saint-Georges-sur-Moulon. Ce monolithe en granit rouge a été apporté du fond de la vieille forêt de Haute-Brune par une fée d’une beauté remarquable et d’une taille colossale ; mais, à la pointe du jour, son tablier de gaze se déchira, et le bloc, en tombant, s’enfonça dans le sol.
La fée portait en même temps un autre bloc d’égale grosseur, qui se brisa en s'échappant du tablier, et dont les fragments s’aperçoivent encore à quelques pas de là.
D’après une autre légende, la pierre plantée par la femme inconnue n'était qu'un petit caillou qui grandit rapidement, jusqu'à ce qu’il eût atteint sa grosseur actuelle.
Quoiqu’il en soit, depuis ce jour, chaque soir, au crépuscule, la belle étrangère revient errer autour du rocher mystérieux : c'est que celui-ci protège un immense trésor, caché dans un souterrain qui ne s’ouvre que le dimanche des Rameaux. Ce jour-là, le pouvoir de la fée expire : Au moment même où la procession va rentrer à l’église, le menhir se soulève et laisse libre l’entrée du caveau. Il faut alors se hâter d’y pénétrer, si l’on en a le courage, et remplir rapidement ses poches d’or et de pierres précieuses ; car à peine le prêtre a-t-il frappé les trois coups sacramentels de l'Attottrte portas, la pierre se redresse brusquement et referme le souterrain jusqu’à l’année suivante. Combien de malheureux, jadis, ont été ensevelis vivants, victimes de leur cupidité et de leur impiété !