Un jour, il y a de cela longtemps, fort longtemps, le curé de Francheval, entrant dans son église, fut fort surpris d'y trouver deux diables qui, après avoir renversé tous les bancs, culbuté toutes les chaises, jeté à terre les nappes et les chandeliers de l'autel, étaient en train de démolir les bénitiers. Le curé n'était pas homme à s'effrayer. Vite, il verrouilla toutes les portes, s'arma d'un goupillon bien trempé dans l'eau bénite et, résolument, attaqua les deux diables.
Effrayés, se voyant vaincus, sans même essayer de combattre ils voulurent s'enfuir ; mais, trouvant toutes les issues fermées, il se réfugièrent dans le clocher où, toujours armé de son goupillon, le prêtre les suivit de près. Or, les diables, eux aussi, étaient puissants, et cette puissance fut telle que la muraille s'entr'ouvrit pour les laisser passer. Mais, au moment même où ils s'engageaient dans cette ouverture qui devait favoriser leur fuite, le prêtre les aspergea d'eau bénite, et tout à l'instant la muraille se refermait sur eux et les écrasait.
La croyance populaire ajoute que c'est en mémoire de cet événement et pour en transmettre le souvenir de générations en générations, que l'on plaça en haut du clocher de Francheval — un de chaque côté — deux loups en pierre. Un seul de ces loups existe aujourd'hui, l'autre ayant été détruit à une époque dont le souvenir s'est perdu. Et le second loup est, aujourd'hui, en assez piteux état; toute la partie antérieure du corps est fort détériorée, même pendant longtemps il n'eut que trois pattes; la quatrième a été refaite en 1879, lorsque toute l'église fut replâtrée et cimentée.