La Fontaine de Vie était un lieu de pèlerinage et de dévotion où accouraient nombre de malades. Les auteurs byzantins racontent une foule de miracles opérés par Notre-Dame. Entre autres, ils parlent longuement d'un homme de Thessalie qui, étant tombé malade, avait fait le vœu d'aller à Notre-Dame en pèlerinage, s'il retrouvait la santé. Empêché par ses affaires, il ne fit point le pèlerinage lorsqu'il se trouva guéri. Quelques années plus tard, une nouvelle maladie l'obligea à partir pour la Fontaine de Vie. En arrivant à Athyra, aujourd'hui Benjuk-Dchécmédgé il vit qu'il allait mourir. Il pria les matelots de porter son corps à la Fontaine de Vie et de l'y enterrer après qu'on aurait arrosé trois fois le cadavre avec l'eau merveilleuse. Les marins accomplirent les dernières volontés du défunt. Mais à peine l'eurent-ils arrosé avec l'eau de la Fontaine, qu'il ressuscita. L'homme passa le reste de sa vie à servir Notre-Dame en qualité de simple suisse ou sacristain.
Pour éterniser la mémoire de ce miracle, on grava une inscription sur le tombeau du ressuscité. Ce tombeau se voit encore sous le porche de l'église. Voici cette inscription:
Ci-gît le Thessalien en cet endroit; n'y étant pas arrivé, il mourut; mais il ressuscita lorsqu'on lui eut versé par trois fois de l'eau qui donne la vie; il est resté ici comme moine jusqu'à la fin de sa vie. [...]
La nouvelle de la résurrection du Thessalien se répandit parmi ses compatriotes.
Les Thessaliens conservaient quelques doutes sur cette histoire. L'un d'eux, sortant de son bissac des poissons frits, s'écria:
« Ces poissons reviendraient-ils à la vie? » A l'instant, un nouveau miracle s'accomplit. Les poissons se trouvèrent frais et sautèrent dans la Fontaine où on les voit encore.