La légende de Thordur de Thrastastadir [Hofsós, Skagafjörður (Norðurland vestra / Islande)]

Publié le 4 juillet 2023 Thématiques: Accueil , Commerce , Disparition , Enfant , Neige , Perdu , Pierre | Roche , Protection , Récompense ,

Thordarhofdi
Thordarhofdi. Source Roquenval sur Wikiloc
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Source: Árnason, Jón / Icelandic Legends (2023) (3 minutes)
Lieu: Skagafjörður / Skagafjörður / Norðurland vestra / Islande
Lieu: Thordarhofdi (Þórðarhöfði) / Hofsós / Norðurland vestra / Islande

Un homme du nom de Thórdur vivait à Thrastastadir, dans la ville de Skagafiördur.

Un jour d'hiver, il partit de chez lui avec l'intention de se rendre dans la ville de Hofsós pour y faire du commerce. Cependant, une telle quantité de neige s'était accumulée qu'il était dangereux de s'y aventurer. Peu importait à Thórdur, qui prit son sac rempli de marchandises et se mit en route à travers un marécage, car c'était le chemin le plus court pour se rendre à Hofsós. Après une longue marche, il perdit complètement la trace du chemin. Malgré cela, il continua en ligne jusqu'à la nuit tombée et finit par apercevoir de magnifiques et imposants entrepôts qui l'émerveillèrent. S'approchant encore, il vit une lumière dans l'une des fenêtres d'où une merveilleuse musique sortait. Il se pencha pour regarder par l'ouverture et vit plusieurs personnes en train de danser. Il se rendit alors à la porte et frappa. Celle-ci s'ouvrit, révélant un homme habillé avec gout qui lui demanda ce qu'il voulait. Thórdur lui expliqua qu'il s'était égaré et qu'il cherchait un abri pour la nuit.

"Entre et sois le bienvenu", dit l'homme, "tu trouveras ici un abri. Apporte aussi ton sac, et demain nous ferons affaire ensemble. Je te promets que tu ne trouveras pas de meilleures affaires à Hofsós qu'ici."

Thórdur pouvait à peine croire à ce qu'il entendait, pensant qu'il devait rêver. L'homme le conduisit dans la pièce principale, malgré les vêtements modestes et boueux de Thórdur. De nombreuses personnes étaient rassemblées là-bas : la maîtresse de maison, ses enfants et ses serviteurs, tous habillés de manière élégante et d'humeur joyeuse.

L'homme qui avait ouvert la porte à Thórdur, et qui n'était autre que le maître de maison dit à sa femme : "Femme, voici un homme qui s'est égaré et qui a besoin de repos et de nourriture. Prends soin de lui."

"Je suis désolée d'apprendre vos ennuis", répondit-elle en se levant. Elle apporta un bon et copieux repas qu'elle posa devant Thórdur, pendant que le maître de maison apportait du vin et des verres, invitant Thórdur à boire avec lui. Thórdur l'accompagna et se fit la réflexion qu'il n'avait jamais goûté un tel vin de toute sa vie, ni jamais rencontré une compagnie aussi agréable, bien qu'il ne puisse s'empêcher de s'étonner de la bizarrerie de l'aventure. Il but le vin, verre après verre, et bientôt, devenu légèrement ivre, il se coucha et s'endormit profondément.

Le lendemain matin, au petit déjeuner, on lui offrit un vin encore meilleur que celui de la veille, puis le maître de maison le conduisit dans la salle de commerce, remplie de toutes sortes de marchandises. Là, Thórdur montra à l'homme ses marchandises et reçut en échange plus d'une demi-fois ce qu'il aurait obtenu à Hofsós. Avec l'argent, il acheta du blé, du lin et bien d'autres petites choses, à un prix bien inférieur à ce qu'il aurait payé ailleurs, et en remplit son sac.

Lorsque les échanges furent terminés, le maître lui offrit en cadeau une cape pour sa femme et des gâteaux pour ses enfants, lui disant : "Ces cadeaux, ainsi que bien d'autres bienfaits, te seront accordés de ma part en guise de remerciement pour avoir sauvé la vie de mon fils." Thórdur se demandait ce que l'homme voulait dire, mais l'autre continua : "Un jour, tu te trouvais sous le rocher appelé Thórdarhöfdi, en compagnie d'autres jeunes hommes, attendant un bon vent pour prendre ton bateau et te rendre à Drángey. Tes compagnons s'amusaient à lancer des pierres contre le rocher, sous lequel, à cause de la chaleur du soleil, mon fils s'était endormi, épuisé d'avoir veillé toute la nuit. Tu leur as demandé d'arrêter leur jeu, le jugeant stupide et inutile. Ils se sont moqués de toi et t'ont traité d'étrange et fantasque. Mais si tu ne les avais pas empêchés de lancer des pierres, ils auraient tué mon fils."

Après cela, Thórdur prit congé de tous dans la maison, car le ciel était maintenant dégagé et le chemin redevenu praticable. Il se mit en route pour rentrer chez lui, le maître marchant quelques pas avec lui pour lui souhaiter "bonne chance". Thórdur marcha d'un pas régulier pendant un moment, mais en se retournant pour regarder la maison où il avait passé la nuit, il ne vit rien, à sa place, il y avait les rochers de Thórdarhöfdi. Alors il comprit que le bienveillant marchand était un elfe, et se dépêchant de rentrer chez lui, il raconta tout à sa femme et lui donna la cape. Quant aux marchandises qu'il avait obtenues en échange des siennes, il les montra à tous ses voisins, et jamais on n’en avait vu d'aussi bonne de qualité dans tout le pays ni dans aucun autre pays sous le soleil.


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