La légende de la Drague de Sérent [Sérent (Morbihan)]

Publié le 18 novembre 2022 Thématiques: Chevalier , Combat , Défi , Dragon , Lac , Mort , Origine , Origine d'une fête , Pierre | Roche ,

Un dragon dans un lac
Un dragon dans un lac. Source Midjourney (AI)
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Source: Fouquet Alfred / Légendes, contes et chansons populaires du Morbihan (1857) (2 minutes)
Lieu: Rochers du Rocalet / Sérent / Morbihan / France
Motif: B11.3.5: Le dragon sous la terre B11.11: Combat avec un dragon

A l'ouest du bourg [de Sérent], et tout près du château de la Salle, qui ressort si blanc sur ces bois si verts en été, un énorme dragon, effroi de la contrée, avait fixé sa retraite dans les rochers du Rocalet, bien long-temps avant que le village et le château que je te nomme eussent été édifiés. Comme le Minautore grec, le monstre armoricain choisissait ses victimes, et, s'il décimait les troupeaux, il faisait plus souvent encore couler le sang humain.

Un jour, enfin, touchés des maux de leurs vassaux, alarmés pour eux-mêmes, les seigneurs du pays de Sérent convoquèrent leurs nobles amis des pays voisins, firent avec eux serment de combattre, tous ensemble, l'horrible dragon qu'ils n'auraient pu vaincre isolément, et de mettre fin, par sa mort, à la terreur qu'il répandait, aux ravages qu'il causait. Bien armés et bien unis, ces braves seigneurs attaquèrent le monstre du Rocalet, et, dans ce terrible combat, le marquis de Molac obtint la plus grande gloire en portant le coup mortel.

C'est à dater de ce jour mémorable que la Drague fut fêtée à Sérent, sous le droit et la présidence du marquis de Molac et de ses successeurs, jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, époque à laquelle ce droit fut vendu au seigneur de Castel en Quily.

Le 29 juin, jour des saints apôtres Pierre et Paul, un héros, revêtu d'une splendide livrée aux armes de Molac, parcourait à cheval toutes les rues du bourg de Sérent, pour se rendre au cimetière, au milieu duquel s'élevait l'église paroissiale, et publiait à son de trompe, aux quatre coins de ce cimetière qui n'existe plus, le parcours de la Drague, et l'ordre à tous, petits et grands, de lui ouvrir des voies faciles.

Puis la Drague, à tête de cheval, à dos chargé d'un tapis vert, et dont les écailles dorées reluisaient au soleil, s'élançait tout-à-coup au milieu des flots pressés de la foule qui s'ouvrait devant elle et la laissait passer avec ses robustes porteurs et son cortège menaçant. Le cortège s'arrêtait devant chaque maison, y recevait une offrande ou monnaie d'argent, ou brisait les portes, afin que la Drague pût entrer et réclamer elle-même le tribut imposé à tout logis du bourg.

Que de rires bruyants, que de joies folles éclataient dans ces fêtes populaires que la terreur de 93 éteignit dans le sang, et que notre génération banquetière et politique se garde bien de restaurer. Au siècle des lumières, les chandelles et les lampions suffisent à nos amusements !!!

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Source: Wikipédia / Wikipédia (2022) (2 minutes)
Lieu: Rochers du Rocalet / Sérent / Morbihan / France
Motif: B11.3.7: Le dragon vit sous les arbres B11.11: Combat avec un dragon

La tradition veut qu'au xe siècle, une bête énorme dévorait femmes et enfants puis se retirait dans le bois de La Salle situé près du bourg et qu'elle était souvent vue buvant dans l'étang qui s'y trouvait. Un jour, le seigneur de Sérent rassembla ses vassaux, les nobles et les autres, pour traquer et éliminer le monstre qu'on nommait la Drague et parvint à le tuer lui-même. Pour remercier et faire honneur à leur seigneur, ses vassaux décidèrent d'une procession le jour de la Saint-Pierre, patron de la paroisse et le dimanche suivant.

Dans cette cérémonie, la Drague était une sorte de bannière prenant la forme d'un énorme serpent ou dragon, de 7,50 mètres de long, 2,50 mètres de large et 4,50 mètres de haut d'après l'abbé Cillart, composée de bois, d'osier et de mauvaises tapisseries ornées d'écussons du seigneur. Il s'agissait d'un rituel très précis : le jour de la Saint-Pierre, le seigneur de Sérent faisait courir la Drague, en la faisant porter par une douzaine de personnes puis l'un de ses vassaux, choisi l'année précédente en faisait de même. Le dimanche suivant, le même vassal prenait pour l'occasion le titre de duc et revêtu d'un manteau, ganté et éperonné, il faisait à son tour promener la Drague en la précédant, monté sur un cheval caparaçonné, comme s'il venait de livrer un combat à la bête et de la mettre à mort. Après la grand messe et les vêpres, la procession faisait trois fois le tour du cimetière de Sérent et à chaque tour, devant la porte principale, un sergent disait à haute voix : "Gric da Molac, se garde qui voudra de la guivre qui va courir, Gric da Molac !"44. "Gric da Molac" signifie, en breton, "Silence à Molac", symbole à la fois de paix et d'autorité. La devise complète des seigneurs de Molac était "En bon espoir, gric à Molac"45. Les aînés de la Maison de La Chapelle étant à la fois barons de Molac et barons de Sérent28, on comprend mieux le lien qui unissait ces deux paroisses dans cette coutume. À cette occasion, le seigneur de La Salle devait fournir la farine, le bassin et le bois nécessaires à la préparation d'une bouillie préparée par le duc de l'année précédente. Cette bouillie était ensuite servie aux pauvres à La Salle, où la tradition situait la mort de la bête.


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