Un garde forestier, attiré un matin par un bruit de chasse, était arrivé à une clairière de la forêt où s'élèvent les ruines du château d'Oliferne. Là, il avait trouvé rassemblés sous les amples rameaux d'un chêne une foule de grands seigneurs, de belles dames et de piqueurs, les uns mangeant sur le gazon, les autres gardant les chevaux ou distribuant la curée à de nombreux limiers. La joie la plus vive animait le banquet. N'osant aborder une société aussi brillante, le garde s'était retiré par un sentier oblique. Enchanté d'un spectacle si nouveau pour lui, il retourna la tête afin d'en jouir encore.... Tout avait disparu.
On dit que les flancs de cette verte montagne retentissent toujours du son des cors, des voix humaines et des aboiements prolongés qui composent le concert magique où se plait l'âme de l'ancien seigneur de cette terre, autrefois maître des vallées de l'Ain, de l'Anchéronne et de la Valouse. On dit encore que cette montagne boisée, où s'élèvent les ruines solitaires du château d'Oliferne, écrit Holoferne dans les vieilles chartes, est célèbre par ses enchantements.